Hausse des frais du transfert d’argent par les MRE

20 avril 2020 - 21h00 - Economie - Ecrit par : I.L

Face à la hausse des coûts des transferts, causée par la crise sanitaire et le confinement, Iñigo Moré, enseignant à Berkley et fondateur de REMESAS.ORG, lance un appel à l’intervention des autorités de régulation pour protéger les émigrés contre la hausse des coûts de transferts.

Abordant la question liée aux coûts des transferts, l’expert Iñigo Moré a rappelé que les crises sanitaire et économique ont un impact lourd sur les transferts de fonds, surtout en provenance d’Europe vers les pays qui en dépendent comme le Maroc. Selon le spécialiste, les transferts en provenance d’Europe ont baissé de 30 % en mars par rapport à février et baisseront en avril de plus de 50 % par rapport au mois précédent. "Depuis les deux autres pourvoyeurs de devises, le Golfe et les USA, les transferts ont légèrement baissé parce que ces pays sont à un autre stade de l’épidémie sans précédent dans l’histoire des transferts. La raison principale est due à une crise de l’offre, suivie d’une crise de la demande", a-t-il clarifié.

Pour justifier la situation, il rappelle qu’au début de cette même crise, la moitié des points de départ de fonds en Europe, plus de 100 000, selon l’autorité bancaire européenne, ont été fermés. A cela s’ajoute le problème de quelques grandes sociétés de transfert de fonds qui ont failli ou sont sous l’intervention des banques centrales. Face à cette situation, certaines sociétés de transfert de fonds ont saisi l’occasion pour augmenter les prix, surtout pour les services en ligne, précise l’expert.

Pour juguler cette crise sans précédent, Iñigo Moré préconise une réaction forte des autorités pour empêcher la hausse abusive des prix des transferts et garantir une concurrence loyale entre les opérateurs, qui empêcherait l’émergence de parts de marché dominantes. "Il est possible d’agir sur le taux de change selon les différents modèles du Pakistan ou du Bangladesh. Le premier a réduit le coût des transferts ; le deuxième offre un taux de change bonifié comme une aide sociale en plus pour renforcer les envois formels."

Poursuivant son développement, il soutient également que la technologie pourrait aider avec la mise en place de solutions basées sur la directive européenne de monnaie électronique, qui pourrait permettre des transferts wallet-to-wallet Europe-Maroc. "Les transferts sont stratégiques pour le Maroc. Ils sont sous la régulation des autorités, tant pour l’envoi que pour la réception. Une coordination avec la Banque de France, Banco de España ou la Banca d’Italia pourrait être une solution permettant d’agir tant sur l’origine que sur la destination".

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Transferts des MRE - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

Aller plus loin

Les transferts des MRE ne connaissent pas la crise

Les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger ont progressé de 2,2% à fin septembre pour un montant évalué à près de 50 milliards, selon l’Office de changes.

Les Marocains du monde ont transféré 59 milliards de dirhams en 11 mois

Les recettes des Marocains résidant à l’étranger se sont établies à 59,65 milliards de dirhams durant les onze premiers mois de l’année, annonce l’Office des changes.

Les raisons de la résistance des transferts des MRE à la crise sanitaire

Les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont connu une baisse de 3% à fin juillet en dépit de la crise sanitaire liée au coronavirus. En voici les raisons.

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : un semestre record pour le tourisme et les transferts des MRE

La trajectoire ascendante entamée par le tourisme marocain depuis janvier se poursuit à fin juin. En témoignent les recettes enregistrées. Il en est de même pour les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

Les MRE confrontés à un durcissement des conditions d’envoi de fonds depuis l’Europe

Face au durcissement des autorités européennes sur les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE), le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri appelle à une action diplomatique d’envergure.

Au Maroc, 20% des entreprises de transport touristique mettent la clé sous le paillasson

Les entreprises de transport touristique n’ont pas pu se refaire une bonne santé financière après la crise sanitaire liée au Covid-19 qui a touché de plein fouet le secteur. Conséquence : près de 20 % d’entre elles se voient contraintes de mettre la...

MRE et l’OCDE : l’heure de la renégociation fiscale

Le gouvernement marocain affirme vouloir préserver les intérêts des six millions de Marocains résidant à l’étranger (MRE). Il entend engager dans les prochains jours des négociations avec l’OCDE pour revoir les conventions relatives à l’échange des...

Covid-19 : les Marocains désertent les centres de vaccination

Au Maroc, ce n’est plus la grande affluence dans les centres de vaccination. La stabilité de la situation épidémiologique semble expliquer ce désintérêt des Marocains pour la vaccination contre le Covid-19.

Maroc : l’état d’urgence sanitaire prolongé encore d’un mois

Réuni en séance hebdomadaire ce jeudi 29 décembre 2022, le gouvernement a décidé de prolonger jusqu’au 31 janvier 2023, l’état d’urgence sanitaire.

Le Maroc prolonge à nouveau l’état d’urgence sanitaire

Comme prévu, le gouvernement marocain vient d’annoncer la prorogation de l’état d’urgence sanitaire sur l’ensemble du territoire national.

Le Maroc prolonge encore l’état d’urgence sanitaire

Réuni jeudi lors de sa séance hebdomadaire, le conseil de gouvernement a adopté le projet de décret portant prorogation, à nouveau, de l’état d’urgence sanitaire.

Royal air Maroc relance une ligne vers le Portugal

La compagnie aérienne Royal Air Maroc (RAM) a annoncé la reprise de la liaison Casablanca-Porto. Cette ligne est restée suspendue depuis le début de la pandémie de Covid-19.

Le Maroc met fin au PCR et pass vaccinal pour les voyageurs

Bonne nouvelle pour les touristes et les MRE souhaitant se rendre au Maroc. Les autorités sanitaires viennent de mettre fin à la présentation du PCR ou du pass vaccinal à l’entrée du territoire.