Wana décroche la 3ème licence GSM

6 février 2009 - 16h50 - Economie - Ecrit par : L.A

C’est parti pour Wana ! L’opérateur télécoms vient de décrocher la 3e licence pour l’établissement et l’exploitation d’un réseau 2e Génération (2G) pour quinze ans. L’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) l’a officiellement annoncé le 4 février. La veille, le Premier ministre, Abbas El Fassi, en sa qualité de président du conseil d’administration, a approuvé le rapport d’instruction que lui a soumis le régulateur télécoms.

En contrepartie, la filiale télécoms de l’ONA va verser une contribution annuelle de 1,5% de son chiffre d’affaires. A fin juin 2008, elle a réalisé un CA d’environ 791 millions de DH. La procédure du prélèvement est nouvelle. Contrairement aux autres attributions de licences, notamment de Méditel, « le calcul ne s’est pas fait sur un montant fixe », selon une source à l’ANRT. Dix ans auparavant, le 2e opérateur avait déboursé en effet 11 milliards de DH.

Timing

Deux poids deux mesures ? « Le contexte n’est plus le même. En 1999, le gouvernement s’apprêtait à ouvrir le marché à la concurrence. Le ticket d’entrée pour Wana est donc calculé sur une base différente », commente un observateur. Le marché, avec ses 22 millions d’abonnés, affiche aussi des signes de saturation…

Par ailleurs, Wana va débourser 36 millions de DH, hors taxe, pour le réaménagement du spectre des fréquences. Car certaines bandes, utilisées notamment par les forces de sécurités, sont récupérées à chaque fois qu’il y a un nouveau entrant (radio, télécoms…). Du coup, ce « remplacement exige aussi des équipements. En 2008, l’enveloppe dédiée à ces investissements a été de 97 millions de DH, dont une soixantaine ont été déboursés », explique-t-on auprès de l’ANRT.

La programmation de la nouvelle licence 2G faisait partie de la note d’orientation stratégique 2004-2008. Une feuille de route qui trace les grandes lignes du secteur. La portabilité et le dégroupage total, entre autres, sont inclus dans ses prévisions.

Fin octobre dernier, un appel à concurrence a été lancé par le régulateur télécoms. Quant aux dossiers de candidature, ils ont été mis à disposition des prétendants à la nouvelle licence le 3 novembre dernier. Un montant de 40.000 DH devait être payé pour leur retrait. Même si plusieurs sociétés ont retiré le dossier, il n’y a eu qu’une seule offre déposée, celle de Wana Corporate. Le deadline du dépôt a d’ailleurs été fixé pour le 6 janvier.

Contrairement à certaines « informations », ayant circulé sur le net notamment, il n’y a eu donc qu’un seul candidat. Autant dire que « ni l’émirati Itissalat, ni l’opérateur égyptien Orascom et encore moins Siemens-Nokia n’ont tenté leur chance », selon un responsable proche du dossier. En cause « le glas financier » qui secoue les mastodontes de l’économie mondiale. Les fâcheuses conjonctures ont gâté les prévisions de l’ANRT. « La 3e licence a été mal programmée. Il fallait lancer l’appel à concurrence six mois, voire un an à l’avance », commente-t-on à l’ANRT.

Sauf que « personnes ne pouvait prédire la crise. Du coup, « le manque de visibilité » des opérateurs télécoms -toutes nationalités confondues- expliquerait leurs réticences et leur frilosité à soumissionner.

« Wana avait un intérêt à décrocher cette 3e licence », commente notre source. Elle n’est donc plus un « opérateur unijambiste ». Même si la technologie 2G est en train de céder sa place à la 3G, Wana aura « assez de temps pour amortir son investissement ». Car, selon une étude, réalisée par le régulateur télécoms, « la tendance ne se renversera définitivement qu’en 2015, voire 2020 ». Quoi qu’il en soit, les experts de l’ANRT sont unanimes, pour le moment, sur une « tendance mondiale du maintien de la 2G ». La filiale télécoms de l’ONA s’engage d’ailleurs à l’utilisation, durant la phase de démarrage, de la technologie GSM.

En tout cas, cette nouvelle attribution va requinquer les appétits de Wana. La polémique suscitée en 2008 par son busines plan s’est soldée par le départ de Bendidi, l’ex-patron de l’ONA.

Coulisses

Une source autorisée a déclaré à L’Economiste, avant même l’attribution de la licence, que « Wana avait de forte chance » de décrocher la 3e licence. Un pronostic auquel se sont ralliés plusieurs observateurs. D’autant plus que ni Maroc Telecom ni Méditel, n’ont postulé. A quoi bon puisqu’ils ont déjà une licence chacun. A l’époque, le dossier technique était finalisé, il manquait juste l’« accord politique ». Deux ans après son arrivée sur le marché, l’ex-Maroc Connect a été désigné par l’ANRT comme attributaire de la 3e licence 2G. L’évaluation de son offre a reçu une note de 78 points. Le règlement de l’appel à concurrence prévoit la disqualification des dossiers ayant reçu une note inférieure à 60 points.

Source : L’Economiste - Faiçal Faquihi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) - Télécoms - Wana

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc Telecom augmente de 10% le salaire de ses employés

Après une série de négociations, les employés de Maroc Telecom ont réussi à obtenir de la direction, une augmentation des salaires de 10 % avec effet rétroactif. Un accord a été signé dans ce sens entre les deux parties.

Le Maroc accélère sur la 5G en vue de la coupe du monde 2030

Le ministère de la Transition numérique et de la réforme de l’administration aura à charge la gestion des télécommunications lors de la coupe du monde 2030. Ainsi en a décidé le Comité marocain d’organisation du tournoi.

Maroc : vers la désactivation des cartes SIM anonymes

Ghita Mezzour, la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, a affirmé mardi à Rabat que l’obligation d’identifier tout souscripteur désirant s’abonner aux services télécoms incombait aux opérateurs de...

Maroc : ces régions oubliées de l’internet

Lors d’un débat organisé par le Parti Authenticité et Modernité (PAM), Ghita Mezzour, ministre de la transition numérique et de la réforme de l’administration, a révélé la part du territoire marocain sans couverture internet.

Maroc Telecom a payé une amende de 2,45 MMDH au régulateur

Maroc Telecom a annoncé s’être acquittée de l’amende de 2,45 milliards de dirhams (MMDH), infligée par l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT).

Le Maroc doit-il s’inquiéter pour le sabotage des câbles sous-marins ?

Après le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, le Maroc doit-il craindre celui des câbles sous-marins utilisés pour l’Internet ou l’électricité ?

Maroc : une taxe fait exploser le prix des téléphones

La commission des Finances à la Chambre des conseillers a revu à la baisse le droit d’importation appliqué aux smartphones. Ce qui semble être une bonne nouvelle s’avère très désavantageux pour les distributeurs locaux et les consommateurs.

Qatar 2022 : les opérateurs se livrent une rude concurrence sur le roaming

La concurrence se fait rude entre les opérateurs de téléphonie mobile IAM, Orange et Inwi sur le marché de roaming en cette période, où 80 000 clients marocains ont rallié Qatar pour assister aux matchs des Lions de l’Atlas. Tous veulent prendre leur...

La justice confirme l’amende de 2,5 milliards de dirhams contre Maroc Telecom

Le recours de Maroc Telecomcontre la liquidation de l’astreinte imposée par l’agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT), a été rejeté par la cour d’appel de Rabat.

Taxes en hausse au Maroc : les téléphones coûteront plus cher

Le gouvernement marocain prévoit d’augmenter le droit d’importation appliqué aux smartphones. Par conséquent, les prix de ces appareils pourraient augmenter de façon significative.