En seulement quelques années, le Maroc est devenu le pays africain abritant le plus grand nombre de datacenters, détrônant ainsi l’Afrique du Sud, qui a longtemps dominé le secteur sur le continent. Une montée en puissance du royaume qui est le résultat de la volonté clairement exprimée des autorités de placer les infrastructures numériques au cœur des priorités nationales, ainsi que des mesures fiscales incitatives mises en place pour soutenir le développement du secteur.
La nouvelle loi imposant l’hébergement des données sensibles sur le territoire national, votée en 2021, a favorisé une vague de rapatriement numérique, et stimulé la demande en infrastructures d’hébergement. Ainsi, la plupart des 23 datacenters recensés au Maroc sont opérés par des acteurs locaux du secteur des télécoms, tels que Maroc Telecom et Inwi, ou par des opérateurs spécialisés comme Medasys et N+One. Si les grandes banques ont créé leurs propres installations, d’autres établissements ont loué des capacités d’hébergement, fait savoir Hespress.
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Ces infrastructures numériques sont concentrées dans les régions de Casablanca-Settat et de Rabat-Salé-Kénitra en raison de leur connectivité, de la disponibilité énergétique et d’un tissu économique dense. Pendant ce temps, d’autres régions comme Tétouan s’efforcent de combler leur retard. En 2024, l’entreprise américaine Iozera a signé un contrat avec les autorités marocaines pour la création d’un datacenter pour un montant de 500 millions de dollars.
« Le choix de l’emplacement d’un datacenter dépend d’une combinaison complexe de facteurs, allant de la proximité avec les pôles économiques aux infrastructures régionales et à la durabilité opérationnelle à long terme. Le secteur tend naturellement à privilégier les zones où ces paramètres sont optimisés », explique Doha Ammour, vice-présidente du développement international chez N+One Datacenters, cité par Global Finance Magazine. Avec son programme Digital Morocco 2030, le Maroc veut promouvoir les technologies financières, l’intelligence artificielle et la modernisation de ses services publics afin de consolider sa place de hub numérique incontournable en Afrique.
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