World Music : Essaouira fidèle à son festival

11 juin 2003 - 10h32 - Culture - Ecrit par :

Du 26 au 29 juin, les remparts d’Essaouira résonneront sur les rythmes du festival gnaoua et musiques du monde. Un événement culturel et artistique de haute facture, qui est l’expression même d’un Maroc, ô combien ouvert, tolérant et pluraliste.

Le festival d’Essaouira jouit , aujourd’hui, d’une renommée tant nationale qu’internationale. D’édition en édition, le festival séduit un public de plus en plus large. Un public hétéroclite, composé de diverses catégories socio-économiques, en quête de partage, de découverte et d’authenticité. Noirs, juifs, étrangers, musulmans, sont côte à côte, transportés par un moment de musique sublime, et ne se souciant guère de leurs origines et appartenances. Au fil des années le festival à dépassé les frontières pour se faire une aura impressionnante. Aujourd’hui, il compte parmi les rendez-vous culturels incontournables.
Depuis 6 ans, en effet, musique ethnique, spirituelle, traditionnelle, créations contemporaines se retrouvent sur la scène d’Essaouira, et invitent à la découverte de l’autre.

Exotisme

Cette année, le festival ne manquera pas à sa tradition de transporter le public dans un univers où la beauté musicale atteint son apogée.
La programmation artistique de la présente édition s’inscrit dans cette optique. En tête d’affiche Gnawa Diffusion, un groupe franco-algérien. Composé de 5 français et 3 algériens, ce groupe a facilement passé la rampe en France, grâce à une musique qui repose sur un « verbe concis, un humour acéré et un son robuste ». Ce qui donne une force inouïe à leur musique et permet une osmose impressionnante avec le public. “ Gnawa Diffusion chante l’oppression des peuples, la vanité des puissants et le dénuement des êtres humains… Faire sa musique, là ou d’habitude les hommes font la guerre doit laisser des émotions en forme de cicatrices… ”
De son côté, le groupe Musafir, (Gitans Radjahstan), dirigé par Hameed Khan “Kawa”, musicien du Rajasthan, de formation tant classique que populaire qui, fort de ses rencontres musicales, a crée un groupe composé de musiciens, danseurs et fakirs du Rajasthan… Résultat, le groupe produit une musique ethnique et spirituelle, aux confluents des cultures gitanes, hindoues et musulmanes.
L’ensemble nigérien Mamar Kassey (Niger). Atypique, le groupe allie parfaitement le respect et la douceur des musiques traditionnelles avec l’énergie des instruments électriques. De ce fait, leurs musiques est répartie en 2 tendances : les instrumentistes traditionnels (Nagouli joue des tambours « douma » et « kalangou », Bari est aux calebasses et Housseïni au luth à 2 ou à 3 cordes) et modernes (Abdoulaye est à la guitare électrique et Harouna à la basse). Ils sont classés parmi les meilleurs artistes. Ils traitent de sujets historiques, sociaux ou spirituels... « Mais qu’ils chantent la femme ou un air peul de la saison des moissons, leur musique est toujours aussi efficace. Pour eux la tradition n’est pas un frein mais un élément dynamique ».

Têtes d’affiches

Quant aux musiciens (solo) on retiendra des noms comme Paolo Fresu, trompettiste italien de renom. Ce sarde d’origine, qui a fait ses débuts dès 1960 et qui a connu la consécration internationale avec Dave Liebman. Avec son Night on the City, sorti en 1996, Paolo Fresu, devient l’un des trompettistes les plus éminents au monde. Le jeu du trompettiste s’y révèle d’une simplicité déconcertante tout en recelant des trésors harmoniques.
Les festivaliers pourront également apprécier Nguyên Lê. Ce Franco vietnamien, avec la guitare, prend la dimension d’un autre instrument. « Comme un funambule, Nguyên Lê passe de la brûlante intensité du rock à un raffinement tout asiatique, de la recherche minutieuse de nouvelles sonorités à la joie, directe et contagieuse, de l’improvisation. » Autodidacte, Nguyên Lê , « joue de ses cordes autant pour le rock et le funk, la chanson (Claude Nougaro, Ray Charles), le Jazz contemporain, l’électro-acoustique et surtout les musiques extra-européennes : l’Afrique et les Caraïbes d’Ultramarine, l’Algérie de Safy Boutella & Cheb Mami, la Turquie de Kudsi Erguner, l’Inde de Kakoli, le Vietnam où il apprend le « Dan Bau » ou monocorde traditionnel. Sa production promet de transporter le public dans une joie incontestée. »
De son côté, Paco Sery, Francoivoirien, réussit à grimper les échelons pour atteindre rapidement la célébrité. Il fabriqua ses premières percussions à l’âge de 9 ans, depuis il n’a cessé de l’avant. Aujourd’hui, il est l’un des plus grands, des plus excitants et des plus talentueux batteurs de la scène mondiale. Celui que ses proches surnomment Papa ou encore Pygmée a été consacré pour sa propre musique et a signé son premier album Voyages chez Metro Blue, le label world de Blue Note en 2000.
D’autres artistes non moins intéressants sont attendus à la 6ème édition du Festival d’Essaouira, encore une occasion pour faire voyager les amoureux de cette ville et de cette ambiance festive.
Enfin, un concert exceptionnel attend les festivaliers, le samedi 28 juin. Sur la scène principale seront réunis 5 grands maâlems Gnaoua : Mustapha Bakbou, Hamid El Kasri, Abdeslam Alkane, Abdelkébir Merchane et Mahmoud Guniea.

La Nouvelle Tribune

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Musique - Essaouira

Ces articles devraient vous intéresser :

Flou autour des circonstances du décès de Cheikha Tsunami

La chanteuse Cheikha Tsunami, grande icône du Chaâbi, s’est éteinte mardi 17 octobre à l’Hôpital militaire de Rabat, à l’âge de 45 ans. Les circonstances de son décès restent floues.

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Taxe musique et télévision : Les restaurateurs et cafetiers marocains se révoltent

En plein bras de fer avec le Bureau marocain du droit d’auteur (BMDA), les propriétaires de cafés et restaurants au Maroc ont décidé de porter l’affaire devant la justice. Ils réfutent les demandes de redevance émises par le BMDA, affirmant qu’elles ne...

"YouTube", l’autre source de revenus des artistes marocains

De nombreux artistes marocains se tournent vers la plateforme YouTube qui est devenu un moyen pour eux de gagner de l’argent et d’éviter la marginalisation.

Khtek, rappeuse marocaine, se confie sur sa maladie

Dans une interview, la rappeuse marocaine Khtek, de son vrai nom Houda Abouz, se confie sur sa bipolarité. La musique lui sert de thérapie, mais aussi de canal de sensibilisation.

Rap en darija : La spécificité linguistique du rap marocain

Dans un entretien à TV5 Monde, Anissa Rami, journaliste spécialiste du rap revient sur les origines du rap marocain et son évolution dans le temps.

Eurovision : triomphe de Loreen, doigt d’honneur pour la Zarra (photo)

La Suédoise Loreen a triomphé au Concours de l’Eurovision de la Chanson avec sa mélodie intitulée “Tattoo”, inscrivant ainsi une nouvelle page dans les annales du concours. La chanteuse d’origine marocaine a remporté la compétition pour la deuxième...

L’état de santé de la chanteuse Khadija El Bidaouia s’aggrave

Nawal, la fille de la chanteuse Khadija El Bidaouia a annoncé qu’en raison de la propagation du cancer du poumon dont souffre sa mère, les médecins ont décidé d’arrêter la chimiothérapie.

Samira Saïd : la retraite ?

La chanteuse marocaine Samira Saïd, dans une récente déclaration, a fait des confidences sur sa vie privée et professionnelle, révélant ne pas avoir peur de vieillir et avoir pensé à prendre sa retraite.

Saad Lamjarred sanctionné par Youtube ?

Le chanteur marocain Saad Lamjarred explique les raisons qui seraient derrière la baisse inquiétante du nombre de vues de ses chansons sur la plateforme YouTube.