Les pêcheurs espagnols en guerre contre le poisson marocain

Les professionnels de la pêche à Murcie crient à la concurrence déloyale de la part du Maroc qui inonde les marchés communautaires de poissons qui ne seraient pas conformes à la réglementation européenne. Bartolomé Navarro, le président de la Fédération murcienne des associations de pêcheurs, évoque par exemple le cas du mérou, dont la taille minimale, selon les normes européennes, est de 45 centimètres. Mais le Maroc en exporte de « 20 ou 25 centimètres », déplore-t-il auprès de La Opinion de Murcia. Le merlan quant à lui doit mesurer 20 centimètres, « mais des merlans de 13 à 10 centimètres arrivent ici », enchaine-t-il.

Il en est de même pour les autres espèces comme la baudroie, la lotte, le sébaste et le vivaneau importées du Maroc, dont les tailles ne respectent la réglementation en vigueur en Espagne, poursuit Navarro qui met aussi l’accent sur le manque de contrôle des poissons en provenance du Maroc. Les inspecteurs « ne contrôlent pas parce qu’ils ne sont pas concernés par la politique commune de la pêche. Pourtant, ils devraient tout vérifier et s’ils constatent que le produit n’est pas conforme, ils devraient l’interdire », affirme le président de la fédération murcienne des associations de pêcheurs.

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Pour lui, la seule solution à ce problème est de revoir la législation : « Nous devons changer la législation et interdire, par exemple, la vente d’un merlan de moins de 20 centimètres, quel que soit le pays d’origine du producteur ». Navarro alerte aussi sur le risque sanitaire que représente l’importation de ces produits dans la région de Murcie, soulignant que le poisson qui arrive du Maroc est éviscéré et « peut arriver sur le marché après cinq ou six jours ; c’est de la folie ».

Le responsable dénonce aussi le fait que les pêcheurs marocains pénètrent dans les eaux espagnoles. « Ils arrivent dans notre littoral ; c’est quelque chose que nous avons pu voir à maintes reprises et qui est autorisé », se plaint Navarro qui invite le gouvernement à défendre les eaux et les zones de pêche espagnoles. Par ailleurs, les agriculteurs espagnols se plaignent également de la concurrence marocaine. Selon des données publiées cette semaine, les importations de fruits et légumes en provenance du Maroc ont augmenté de plus de 30 % en octobre 2024 par rapport au même mois de l’année précédente.