Sahara : l’Algérie va-t-elle tourner le dos au Polisario ?

Des heurts se sont produits entre l’armée algérienne et des membres du Front Polisario ces derniers jours. « L’incident s’est produit dans le camp de Boujdour, qui représente une sorte de frontière entre les territoires contrôlés par le Front et la ville algérienne de Tindouf », apprend-on. « Des narcotrafiquants sahraouis, poursuivis par des éléments de la gendarmerie du Polisario, ont trouvé refuge auprès des gendarmes algériens. Les Sahraouis ont exigé que les Algériens leur remettent les trafiquants. Devant leur refus, la situation a dégénéré et les deux camps ont utilisé leurs armes de service ». Les affrontements feraient état de plusieurs blessés des deux côtés.

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Cet affrontement armé s’inscrirait dans une lutte d’influence opposant des Sahraouis puissants – bénéficiant de la protection de hauts responsables du Polisario – et des responsables de la sécurité algérienne pour le contrôle du trafic de drogue dans les camps de Tindouf. Par le passé, il y a déjà eu des tensions entre l’Algérie et le Front Polisario. En décembre 1986, un affrontement armé entre les deux parties à Tindouf avait été rapporté. Mais les détails sont restés limités et les circonstances n’ont jamais été totalement élucidées. Pour l’heure,
aucune déclaration officielle n’a été émise ni par le gouvernement algérien ni par le Front Polisario concernant les récents affrontements à Tindouf.

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Avant ces affrontements, une attaque contre des étudiants sahraouis est survenue dans une résidence universitaire à Annaba, au nord-est de l’Algérie. Des étudiants algériens auraient agressé un groupe d’étudiants sahraouis, rapporte La Razón. Ces deux événements font penser à certains analystes que l’Algérie pourrait retirer son soutien au Polisaro. « Nous avons toujours averti que le Polisario n’est rien d’autre qu’une bombe à retardement sur le territoire algérien. Le soutien continu de l’État algérien à cette entité est devenu un fardeau particulièrement lourd, notamment avec l’augmentation du mécontentement populaire face à la politique de soutien aux Sahraouis », commente le journaliste algérien Walid Kabir, responsable de l’Association Maghreb pour la Paix, la Coopération et le Développement. Selon lui, ces événements ne sont pas surprenants.