La France incapable de juger le meurtre d’Inass, la petite martyre de l’A10 ?

25 juillet 2025 - 07h00 - France - Ecrit par : P. A

L’association Mouv’Enfants a décidé de reproduire jeudi, devant le palais de justice de Blois (Loir-et-Cher), une « scène de crime » de la « petite martyre de l’A10 », cette fillette de 4 ans dont le corps mutilé a été retrouvé le 11 août 1987 au bord de l’autoroute à Suèvres, à 14 km au nord-ouest de Blois, afin que « justice soit enfin rendue ».

Cette « scène de crime » est composée du dessin de la silhouette d’Inass, en taille réelle, avec tous les détails possibles, notamment les mutilations sur son corps, le sang aspergé symbolisant les actes de barbaries perpétrés sur la fillette. Le tableau est complété par des éléments, comme la robe bleue et blanche rappelant celle portée par Inass, la couverture dans laquelle son corps a été découvert, un fer à repasser, objet qui aurait été utilisé pour commettre des actes de torture sur la fillette, la photo de ses parents accusés de ces atrocités, etc. Sur les panneaux brandis par les militants de l’association, on pouvait lire des messages du genre : « Inass, on ne t’oublie pas » ou « M. Darmanin, trouvez une salle ! »

À lire : Martyre de l’A10 : les parents d’Inass jugés 40 ans après les faits

L’association de lutte contre toutes les formes de violence faites aux enfants appelle à la tenue, dans les meilleurs délais, d’un procès des présumés meurtriers d’Inass. « Il est inacceptable qu’on nous dise qu’il n’y aurait pas de salle adaptée en France. De qui se moque-t-on ? On en appelle au garde des Sceaux. Comment se fait-il qu’il ne prenne pas la parole et ne se mobilise pas activement pour que ce procès se tienne enfin, alors que le couple gendarmerie-justice n’a jamais rien lâché dans cette affaire criminelle aussi exceptionnelle », s’indigne-t-elle auprès du Parisien. « En 2018, grâce à la ténacité des gendarmes, des magistrates et magistrats, cette petite martyre a enfin retrouvé son identité — Inass Touloub — et les parents ont été mis en examen. Nous sommes en 2025, et toujours pas de procès ! », dénonce Amandine Sanvisens, initiatrice de cette activité de l’association.

À lire : La « petite martyre de l’A10 » : les parents d’Inass mis en examen 30 ans après

La Cour de cassation a validé en septembre 2024 la mise en accusation de la mère d’Inass devant la cour d’assises du Loir-et-Cher pour « torture et actes de barbarie ayant entraîné la mort », et de son père pour « complicité », avant de refuser en avril dernier le dépaysement de ce procès, sollicité par le procureur général de la cour d’appel d’Orléans, évoquant entre autres un manque de moyens pour organiser les audiences. Les deux accusés sont aujourd’hui âgés de 71 et 73 ans et il est urgent d’organiser leur procès en raison de leur santé fragile. « C’est une évidence qu’il faut audiencer ce procès au plus vite. Les gendarmes se sont tellement battus pour élucider le martyr de cette enfant… », plaide Me Isabelle Steyer, avocate de la Voix de l’Enfant dans ce dossier.

À lire : Maroc : Colère et indignation après la mort tragique d’une fillette à Berkane

La date exacte du procès des parents d’Inass, présumés meurtriers de la fillette, n’est toujours pas connue. Le mouvement citoyen cofondé par Arnaud Gallais a saisi l’occasion pour rappeler qu’en France, « un enfant meurt tous les cinq jours sous les coups de ses parents ».

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