
L’Europe menace les transferts des MRE vers le Maroc
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Abdellatif Jouahri, le wali de Bank Al-Maghrib, a donné de nouvelles précisions sur la directive européenne qui menace l’activité des banques marocaines en Europe et les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE), soulignant la nécessité d’écarter toute ambigüité juridique dans l’accord convenu avec la France et que les négociations se poursuivent avec les autres pays européens.
Les pourparlers avancent dans le bon sens, a assuré mardi le patron de la Banque centrale, à l’issue de la réunion trimestrielle de son Conseil tenue à Rabat, insistant sur la nécessité de clarifier certaines zones d’ombre avec le Trésor français concernant cette directive européenne publiée au Journal officiel de l’Union européenne le 19 juin 2024. « J’ai demandé à l’équipe de négociation de lever immédiatement toute ambiguïté. Il ne faut surtout pas laisser de termes susceptibles de prêter à confusion », a-t-il déclaré.
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Ce texte qui entrera en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2026, vise à restreindre l’activité des banques étrangères y compris marocaines opérant dans l’UE et par ricochet les transferts des MRE. Les banques marocaines sont présentes dans au moins sept pays européens (France, Espagne, Italie, Belgique, Pays-Bas, Allemagne et Royaume-Uni), facilitant aux MRE l’envoi de fonds vers le Maroc. En 2024, ces transferts ont atteint plus de 117,7 milliards de dirhams, soit 7,7 % du PIB. Selon les projections de BAM, ces transferts devraient afficher une quasi-stabilité cette année et enregistrer une progression de 4,8 % à 125,5 milliards en 2026.
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Mais l’entrée en vigueur de la directive européenne risque de réduire le flux de transferts des MRE qui seront contraints d’opter pour des circuits plus coûteux ou moins adaptés pour envoyer des fonds à leurs proches au Maroc. C’est pour éviter cette situation que le Maroc a mis en place une task force permanente, réunissant Bank Al-Maghrib, le ministère des Finances, le ministère des Affaires étrangères ainsi que les banques marocaines concernées en vue de négocier avec les institutions européennes et les autorités des pays disposant d’une forte communauté marocaine.
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Après plusieurs discussions, un compromis a été trouvé en juin 2025 avec le Trésor français, pays d’où proviennent plus de 30 % des transferts des MRE. L’accord, finalisé en juillet, doit être soumis à la Commission européenne. Les négociations se poursuivent avec les autres pays comme l’Espagne, l’Italie, la Belgique et les Pays-Bas, pour les convaincre d’emboîter le pas à la France. L’objectif étant de préserver le lien vital entre le Maroc et sa diaspora, ainsi que les transferts des MRE qui représentent un puissant levier de développement économique du royaume.
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