Le locataire, ingénieur diplômé d’une grande Ecole parisienne et titulaire
d’une carte de séjour en France, avait répondu à une annonce pour un
appartement, en précisant au téléphone à la propriétaire qu’il disposait d’un salaire mensuel de 2.300 euros. Au moment de la visite de l’appartement, lorsqu’il a indiqué à la propriétaire qu’il était de nationalité marocaine, cette dernière a refusé de le lui louer.
Pour disposer d’une preuve irréfragable de refus de location pour
discrimination, le jeune marocain a pris le soin de téléphoner quelques jours à la propriétaire qui a répété qu’elle ne pouvait lui louer l’appartement car il n’était pas Français. Cette conversation téléphonique a été enregistrée et transmise par le plaignant aux services de police.
Le tribunal a estimé que "le caractère explicite des propos tenus (...)
confirme les dires de la partie civile lorsqu’elle soutient que seule sa
nationalité marocaine s’est trouvée à l’origine du refus qui lui a été opposé".
La propriétaire a, par ailleurs, été condamnée à verser 1.500 euros de dommages-intérêts au locataire et un euro au Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) qui s’était également constitué partie civile.