Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

24 février 2024 - 22h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et détournement de fonds publics.

Ces chambres ont condamné ces dernières semaines des accusés à la prison ferme et ordonné la saisie de leurs biens et comptes bancaires acquis et ouverts après le 3 mai 2007, date d’entrée en vigueur de la loi relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, indiquent des sources judiciaires à Al Akhbar, précisant que les parlementaires et présidents de commune déjà condamnés pour dilapidation et détournement de deniers publics devraient être prochainement présentés devant ces chambres et voir leurs biens ainsi que ceux de leurs épouses et enfants saisis.

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Les dossiers de corruption traités par les chambres en charge des crimes financiers ont augmenté en 2023, selon le procureur général du Roi près la cour de cassation, El Hassan Daki, qui précise que le parquet a reçu 14 rapports de la cour des comptes et quatre rapports des inspections centrales de certains ministères et établissements publics. De même, les dossiers de crimes de blanchiment d’argent ont également connu une hausse au cours des deux dernières années, période où le GAFI (Groupe d’action financière) a sorti le Maroc de sa « liste grise ».

À lire : Des gendarmes marocains jugés pour blanchiment d’argent

« La présidence du ministère public a adhéré à la stratégie nationale relative à la lutte contre les crimes de blanchiment de capitaux et les crimes connexes. Une stratégie qui émane des recommandations du Groupe d’action financière du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (GAFIMOAN) à la lumière de l’opération d’évaluation conjointe à laquelle a été soumis notre pays. Grâce à ces efforts conjoints avec le reste des partenaires, le Maroc est sorti du processus de la surveillance renforcée », a expliqué El Hassan Daki.

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