Rachid M’Barki licencié par BFMTV, une plainte déposée
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L’affaire Rachid M’Barki du nom de l’ex-présentateur franco-marocain du journal de la nuit de BFMTV, mis en examen pour « corruption passive » et « abus de confiance » n’a pas fini de livrer tous ses secrets.
« On va largement au-delà du cas de Rachid M’Barki. Avec l’ex-présentateur de BFM TV, on était au bout de la chaîne. À partir de là, on est remonté. On s’est demandé qui était le commanditaire de Rachid M’Barki, puis qui étaient les différents donneurs d’ordre de ce commanditaire. Là, on se rend compte que Jean-Pierre Duthion, le lobbyiste qui avait commandé des images à Rachid M’Barki, recevait des commandes qui venaient d’Israël, parfois du Maroc, parfois du Qatar », explique à franceinfo Frédéric Métézeau, journaliste de la cellule d’investigation de Radio France qui a participé à la vaste enquête baptisée « Story Killers », qui révélait que le journaliste de BFMTV avait été licencié pour avoir diffusé des informations servant des intérêts étrangers.
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En janvier 2023, Rachid M’Barki était accusé d’avoir utilisé l’antenne pour diffuser des informations erronées ou très orientées pour servir des intérêts étrangers, entre 2021 et 2022, sans en référer à sa hiérarchie, notamment un reportage sur l’organisation d’un forum économique Maroc-Espagne à Dakhla, lors duquel il a employé le terme « Sahara marocain » en lieu et place du terme « Sahara occidental », terme utilisé par les médias français. Les éléments de la BRDE sont ainsi tombés sur un grand nombre de messages compromettants pour l’ex-présentateur de la célèbre émission de faits divers « Faites entrer l’accusé » sur RMC. Il s’agit d’échanges confidentiels entre le lobbyiste Jean-Pierre Duthion, un homme payé pour défendre les intérêts de clients, également mis en examen et le journaliste, exhumés du téléphone du premier par les enquêteurs.
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« On a découvert qu’il y avait toute une galaxie, une toile d’araignée de différents influenceurs qui sollicitaient Jean-Pierre Duthion et ce dernier, à son tour, sollicitait le canal qu’il jugeait le plus approprié pour faire passer le message. Ce pouvait être soit un journaliste, soit un parlementaire », explique encore Frédéric Métézeau, qui a également participé à l’enquête journalistique réalisée par le collectif Forbidden Stories, de la cellule investigation de Radio France et de ses partenaires dont le journal Le Monde et publiée jeudi 15 février. Cette enquête révèle le rôle du politique Nabil Ennasri, l’un des protagonistes de cette affaire, aujourd’hui mis en examen et incarcéré. Il est soupçonné d’avoir rémunéré le parlementaire du Rhône, Hubert Julien-Laferrière, après être entré en contact avec celui-ci par l’intermédiaire de Jean-Pierre Duthion.
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« D’après nos informations, Nabil Ennasri était en relation directe avec des autorités qataries. Ce pouvait être un procureur général du Qatar, une ambassade du Qatar. En lien direct avec le Qatar, il sollicitait Jean-Pierre Duthion qui avait des liens directs avec des journalistes ou des élus. Ils formaient une sorte de tandem », résume le journaliste. Celui-ci dit avoir découvert que c’est ce lobbyiste « qui avait soufflé » à l’élu du Rhône de « faire la promotion » d’une cryptomonnaie africaine douteuse. « C’est encore Jean-Pierre Duthion » qui aurait suggéré au député de critiquer la politique du Bénin à l’Assemblée nationale, alors que le président Emmanuel Macron doit s’y rendre. « Non pas via Nabil Ennasri, mais via une lobbyiste marocaine. On est vraiment dans une nébuleuse d’influenceurs qui sollicitent Jean-Pierre Duthion. Ce dernier ensuite transmet le message au député Hubert Julien-Laferrière », complète Frédéric Métézeau.
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