Des Marocains résidant à l’étranger (MRE) figurent parmi les 8 500 bénéficiaires du nouveau programme d’aide au logement lancé par le roi Mohammed VI en octobre dernier.
Le Maroc est le seul pays dans la région du Maghreb arabe à avoir mis en place des circuits bancaires pour recueillir les transferts financiers issus de l’émigration.
Au premier semestre 2006, les transferts financiers issus de l’émigration marocaine ont augmenté de 16 pc par rapport à la même période de l’année précédente, faisant suite à 15 années de hausse soutenue et pratiquement ininterrompue.
C’est là un phénomène très important puisqu’il représente la première source des devises du Royaume. Sur les 7 à 8 milliards d’euros versés dans les trois pays du Maghreb (Algérie, Maroc Tunisie), 3 à 4 milliards d’euros sont transférés annuellement dans le Royaume, depuis 5 ans, dont plus de la moitié viennent de France.
Ces transferts représentent 21,6 pc des recettes courantes de la balance des paiements, plus de 50 pc des recettes d’exportation et un revenu supérieur à celui du tourisme ou des phosphates. Les montants des transferts ne baissent pas forcément avec l’installation durable des populations migrantes maghrébines dans les pays d’accueil mais ont tendance à augmenter. Ces transferts obéissent à de nouveaux mobiles, non plus seulement le soutien familial mais le souhait de profiter du potentiel d’investissement plus rémunérateur et du fort différentiel de pouvoir d’achat des deux côtés de la Méditerranée.
Certains établissements financiers, conservateurs de valeurs, et dont le marché se limite à des fractions privilégiées de particuliers et
d’entreprises, n’ont pas pu développer de véritable culture du financement de projets. Celles-ci n’ont pas de réelle appétence pour la prise de risque.
Une solution serait la constitution de livrets d’épargne euro-méditerranéens, notamment des livrets d’épargne liquide et de placements,
des livrets d’épargne de précaution (santé, retraite) et des livrets d’épargne projet (immobilier, investissement). Ces livrets dont les conditions de rendement seraient garanties et dont la fiscalité pourrait être aménagée, doivent être mis à la disposition de tous. La gestion, la conservation et le réemploi productif de l’épargne ainsi constituée représenterait une mission de service public qui pourrait être confiée à une institution multilatérale.
Les pays européens et maghrébins ne peuvent continuer à négliger de tels montants de transferts financiers, dont le pire serait finalement qu’ils se tarissent, l’argent demeurant en Europe, alors qu’il représente pour un pays comme le Maroc, sa première source de devises.
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