Agadir, ville sans bidonvilles en septembre 2008

30 juillet 2008 - 12h17 - Maroc - Ecrit par : L.A

Autorités locales et élus d’Agadir mettent les bouchées doubles pour débarrasser la métropole économique de ses derniers bidonvilles. Le mot d’ordre est en effet donné pour la destruction totale d’ici à fin septembre des ultimes noyaux d’habitat non intégré dans la commune urbaine. Pour l’heure, il reste près de 4000 baraques recensées à démolir. Le plus gros bidonville se trouve à Anza, dans la périphérie d’Agadir. Là, plus de 2300 baraques devraient bientôt disparaître.

En effet, le quartier Anza Oulya est prêt pour recevoir depuis longtemps les ménages en question. La route menant au site a été réaménagée et une deuxième voie d’accès a été mise en place. Mais les bénéficiaires ne se pressaient pas jusqu’à tout dernièrement à intégrer le site. La plupart d’entre elles ne voulaient pas quitter leur bidonville à Anza car elles y bénéficient d’avantages qu’elles ne trouveront nulle part ailleurs. Elles disposent en effet depuis des années de l’eau et de l’électricité à titre gratuit. Une faveur accordée par d’anciens élus.

Depuis cinq mois toutefois, les autorités locales se sont montrées ferme dans la réalisation du programme de résorption de bidonvilles. La démolition du bidonville Day Day, même si la situation a quelque peu débordées a été un exemple de la volonté des acteurs locaux d’aller jusqu’au bout des choses. Aussi, les habitants des noyaux de baraques pas encore démolies font preuve de plus de coopération dans l’opération. Et beaucoup d’entre eux, informés de l’échéance de septembre, prennent les devants pour démolir leur baraque. Démarche incontournable pour obtenir la parcelle attribuée.

Outre Anza, il reste également le noyau du quartier Lakhiam à éradiquer. Là ce sont 850 bicoques qui sont à raser. Pour rappel, ce baraquement est né du laisser-aller des politiciens locaux, il y a quelques années. Dans le programme de résorption de l’habitat insalubre, Gouira est le seul site pour lequel le recasement des ménages est prévu sur place. Pour la décharge publique, le relogement est programmé dans un lotissement en cours de finalisation au quartier Adrar. En attendant, près de 1000 baraques sont appelées à être démolies dans ce site d’ici la fin de l’été.

Alors, Agadir ville sans bidonvilles à fin septembre, on ne tardera pas à le savoir. Quoi qu’il en soit, il faut saluer la volonté des responsables pour atteindre les objectifs. Le challenge lancé à Agadir fin 2004 n’était pas des plus aisés à relever car le recensement affichait à l’époque 12.283 bicoques réparties sur 45 sites.

Source : L’Economiste - Malika Alami

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - Agadir - Pauvreté - Villes sans bidonvilles

Ces articles devraient vous intéresser :

Casablanca : Aïn Chock arrache son droit à trois étages

Il est désormais possible d’ériger un troisième étage sur les bâtiments situés dans plusieurs quartiers de l’arrondissement de Aïn Chock, à Casablanca.

Immobilier au Maroc : les MRE surveillés ?

Des promoteurs immobiliers sont accusés de ne pas avoir déclaré d’importantes sommes reçues auprès de Marocains résidant à l’étranger (MRE) en vue de l’achat d’appartements au Maroc.

Vers une meilleure protection des biens immobiliers des MRE au Maroc ?

Le groupe haraki à la Chambre des représentants œuvre pour le renforcement de la protection des biens des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

Maroc : un nouveau programme pour des loyers plus abordables

Face aux difficultés d’accès au logement par les ménages à revenus moyens et les jeunes dans les grandes villes ou celles abritant des projets de grande envergure, les autorités marocaines prévoient de lancer un programme dédié au logement locatif...

Immobilier au Maroc : le fisc marocain en alerte

L’existence de nouvelles pratiques frauduleuses a poussé les services de contrôle de la Direction générale des impôts (DGI) à intensifier leurs inspections fiscales à l’encontre de plusieurs promoteurs immobiliers et entreprises spécialisées dans la...

À Rabat, les opérations de démolition passent mal

Les membres de la Fédération de la Gauche Démocratique au sein du conseil municipal de Rabat voient d’un mauvais œil les opérations de démolition et de relogement qui ont touché plusieurs quartiers tels que l’Océan et Douar El Askar et appellent à leur...

Immobilier : le Maroc sous tension

Les perspectives sont prometteuses pour le secteur immobilier marocain, porté par une dynamique économique favorable et en prévision de la Coupe du monde 2030. Toutefois, des défis restent à relever, notamment en matière d’offre et de régulation des prix.

Aide au logement au Maroc : un programme plébiscité par les MRE

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) jouent un rôle important dans la réussite du programme d’aide directe au logement, selon Fatima Ezzahra El Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la...

Le Maroc manque de main-d’œuvre

Au Maroc, la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur du bâtiment et des travaux publics est un problème réel et généralisé qui pourrait produire un impact négatif sur les grands chantiers ouverts dans le cadre des préparatifs de la coupe du monde de...

Une bonne nouvelle pour les enseignants marocains

La Fondation Mohammed VI de promotion des œuvres sociales de l’éducation-formation a augmenté le montant des crédits immobiliers accordé aux enseignants dans le cadre de son programme d’aide au logement IMTILAK, lancé en 2019.