Agences matrimoniales : Pour enterrer sa vie de célibat

2 octobre 2003 - 19h09 - Maroc - Ecrit par :

Jadis, quand les femmes et les hommes avaient ras le bol d’attendre l’oiseau rare qui se fait de plus en plus rare dans les milieux conservateurs, La khettaba (marieuse) avait le pouvoir de sauver la face. Aujourd’hui, ce sont les agences matrimoniales qui s’adonnent au jeu de l’amour, du hasard et du mariage.

Introduit au Maroc, il y a seulement quelques années, le concept a été bien accueilli dans un terrain encore vierge. Il s’est même avéré que les Marocains étaient demandeurs de ce genre de prestations. Mais ils ont vu leurs ardeurs freinées par le poids de la tradition. Il a, donc, fallu que ce soient des Français qui fassent le saut. Après la création de la première agence Union 3000 en 1997 vint Unicis. Entreprise indépendante, franchisée d’un réseau membre de la FFM (Fédération française matrimoniale) et de l’IREF (Institut des réseaux européens de franchise et de partenariat). L’une et l’autre se veulent des pures et simples entreprises s’arrêtant au seul but du mariage.

Tout a basculé

Avant, tout était simple. Se soumettant à une mentalité purement patriarcale, très jeunes, filles et garçons devaient convoler. familles et amis se liguaient pour les marier en arrangeant leur union ou en faisant appel à la khettaba. Aujourd’hui tout a basculé. Les hommes comme les femmes retardent le plus longtemps possible le moment où ils se feraient passer la corde au cou. Et pour cause. Le coût de la vie en ascension presque fatale a hypertrophié l’angoisse de s’engager dans une vie commune. Ce qui a fait reculer l’âge du mariage. Les femmes quant à elles ne se contentent plus d’un mariage de bout de ficelle. Diplômes en main , brillante carrière entamée ou en vue, elles veulent tout ou rien. faute du prétendant parfait (généreux, drôle, beau, sociable, souple, brillant, cultivé, sportif, riche, chaleureux, libre et chevelu par dessus le marché) elles préfèrent s’abstenir. Pourquoi traquer le beau parti quand nous nous assumons toutes seules. Clament-elles tant qu’elles n’ont pas rencontré l’âme soeur. Mais au plus profond d’elles, et malgré leurs apparences émancipées, elles ne l’avoueraient jamais, mais elles sont à mille lieux de se défaire du complexe de la "vieille fille". Aussi, redoutent-elles affreusement le retard de l’arrivée du prince charmant. De surcroît, l’entourage est constamment là à leur rappeler la défaillance de l’horloge biologique. La cruelle et inexorable horloge. Quand enfin, les femmes comme les hommes décident de passer à l’acte, où trouver le partenaire de rêve. Question pressante. Surtout qu’ils en ont marre de chercher là où il ne faut pas (la rue, les cafés, les boîtes de nuit, j’en passe et des meilleurs). Là où ne pullulent que Dragueurs et draguées. Bref ceux qui ne font pas l’affaire. D’où la création des agences matrimoniales dont la seule vocation est de mettre en contact les personnes en quête de l’âme soeur. Autrement dit, faire de sorte à ce que les chemins de deux âmes égarées se croisent.

Un recours saint si besoin est

Certes les rencontres ne sont pas le fruit du hasard. Elles sont préméditées et calculées. Mais le charme n’est pas pour autant sacrifié si les affinités finissent par sceller les deux coeurs. En plus quel mal y a-t-il à charger un tierce à manigancer une rencontre avec l’âme soeur dont le portrait est, d’ores et déjà, brossé. Ne vaudrait-il pas mieux prendre un raccourci et recourir à une agence pensent d’aucuns. Pourvu que tout soit parfaitement contrôlé pour éviter les dérapages et clouer le bec aux moralisateurs qui voient en ce genre d’initiative une invitation à la débauche.

S. Alaoui

Al Bayane, Maroc

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Famille - Rencontres - Mariage

Ces articles devraient vous intéresser :

Hôtels et couples non mariés au Maroc : une loi pour mettre fin aux refus ?

Suite à la controverse générée par l’obligation faite aux clients de certains hôtels de présenter un contrat de mariage, le groupe du Mouvement Populaire à la Chambre des représentants a proposé une loi visant à intégrer l’état civil sur la carte...

Près de 20 000 hommes battus au Maroc

La députée Aziza Boujrida, membre du groupe Haraki, interpelle la ministre de la Solidarité, de l’Intégration sociale et de la Famille, Naïma Ben Yahya, sur la question de la violence à l’encontre des hommes marocains.

Ce qui pourrait changer pour le mariage des MRE

Des modifications du Code de la famille marocain (Moudawana) sont envisagées. Sept propositions d’amendements, préalablement approuvées par le Conseil supérieur des oulémas, ont été présentées fin 2024 au Roi Mohammed VI par le ministre des Habous et...

Manal Benchlikha est enceinte

La chanteuse marocaine, Manal Benchlikha, a enfin confirmé les rumeurs qui circulait depuis plusieurs semaines : elle est enceinte !

Les jeunes Marocains se désintéressent du mariage

Alors que le Maroc devrait connaître une diminution de sa population active et une augmentation du taux de vieillissement, les jeunes montrent de plus en plus un désintérêt pour le mariage et la procréation en raison de la cherté de la vie. Le projet...

Mariages mixtes : percée inquiétante du chiisme chez des MRE

Un phénomène particulier se manifeste au sein de la communauté marocaine de Belgique : une augmentation des mariages entre des femmes marocaines et des hommes irakiens chiites, célébrés selon le rite de la Fatiha.

La mère d’Achraf Hakimi, gardienne de sa fortune

Le footballeur marocain Achraf Hakimi, qui évolue au Paris Saint-Germain, a révélé que sa mère gérait ses finances depuis ses débuts professionnels, bien avant son mariage.

Le chanteur Douzi agacé par la diffusion d’une photo

Le chanteur belgo-marocain Abdelhafid Douzi souhaite garder sa vie de famille privée et l’a fait savoir à ses fans.