Ahmed Ziad : "Je suis un pur produit américain"

17 décembre 2007 - 23h50 - Culture - Ecrit par : L.A

Ahmed Ziad, cinéaste marocain évoluant aux Etats-Unis, nous parle de son film « Real premonitions », de sa carrière et de ses projets.

Vous venez de remporter sept prix aux Etats-Unis pour votre premier film « Real premonitions », racontez-nous ?

C’était lors du Festival de Floride nommé « The Cristal real award ». Le film a remporté six prix en cristal et un autre en argent pour le scénario. Parmi ces prix, on trouve celui du meilleur film international. C’est mon premier film mais j’ai déjà travaillé dans d’autres productions avec la Florida motion pictures and television association. C’est avec cette fondation que j’ai fait mes premières armes juste après avoir décroché mon diplôme. « Real premonitions » a été bien reçu parce qu’il a la particularité de réunir une bonne équipe de travail issue de 32 nationalités y compris le Maroc.

Ici au Maroc, le public ne vous connaît pas trop, pourquoi ?

Le film n’est pas encore distribué dans les salles. Nous l’avons lancé, l’été dernier, au Maroc. Mais après deux jours, nous avons dû le retirer des salles pour cause de problèmes techniques . Nous avons alors décidé de le « re » lancer en cette fin d’année dans des conditions meilleures. Et ça tombe bien car le film est encore plus fort avec ses multiples prix.

Durant cette période trop courte, comment a été l’accueil du public ?

C’était incroyable ! Malgré la courte durée de sa présence sur les écrans, les spectateurs ont beaucoup aimé le film. Que ce soit à Casablanca ou à Rabat, le large public qui a vu « Real premonitions » a vraiment apprécié. Ceci malgré la faiblesse de la campagne promotionnelle qui l’a accompagné. Mais je promets que pour le prochain lancement qui aura lieu probablement en 2008, le public sera bien avisé.

Parlez-nous un peu du synopsis de votre film ?

C’est l’histoire d’un jeune Marocain qui rêvait depuis toujours de partir aux Etats-Unis. Pour réaliser son rêve, il consulte une « sorcière ». Cette dernière lui prépare une potion magique et insiste sur le fait de respecter le mode d’emploi. Mais à cause de sa négligence, il est transféré dans le futur, en Floride précisément. Commence alors une suite de rencontres et de mésaventures avec une mafia locale. Le film va suivre alors le jeune Marocain dans son aventure extraordinaire dans le pays de l’Oncle Sam avec des histoires et des destins qui se croisent pour construire une intrigue pleine de mouvement et d’action. Après ce premier film, je compte bien faire une deuxième et une troisième parties, qui sont déjà en préparation.

Vous avez une nette préférence pour l’action…

Beaucoup de cinéastes africains essaient de faire des films d’action, ils y arrivent tant bien que mal. Mais avant il faut savoir que l’action au cinéma est une étude, une science exacte !

Si on veut faire exploser une voiture de telle façon, ce sont des calculs précis, des moyens et surtout des personnes spécialisées qui le font. Si elle est bien maîtrisée, l’action est un très bon élément dans un film. Que ce soit un thriller, un film historique ou une romance… si on rajoute ce petit « chouia » d’action ça ne rate jamais : plus de plaisir !

Les Américains savent doser l’action et la mettre là où il faut et bien comme il faut. Leur secret n’est autre que le professionnalisme et la maîtrise de l’outil ! Rien de sorcier en fait !

Comment avez-vous financé la production de votre film ?

Le film a coûté environ 800.000 dollars, (environ 7.000.000 de DH).
La plus grande partie a été financée par de l’argent que j’ai épargné en tenant un petit café aux Etats-Unis. Pour donner le jour à ce film, je le préparai depuis 1996. Des amis m’ont aidé également pour qu’il aboutisse. C’était assez difficile mais enfin les choses ont bien marché et mon film a vu le jour.

On peut dire que vous êtes un pur produit américain cinématographiquement parlant ?

Oui, on peut le dire (sourire). J’ai fait mes études en cinéma aux USA et après j’ai pu exercer en tant qu’assistant réalisateur, opérateur, monteur et régisseur sur plusieurs productions américaines. C’est ce qui m’a aidé à acquérir une bonne expérience professionnelle, d’ailleurs nécessaire là-bas pour faire ses premiers véritables pas en tant que réalisateur.

Vos prochains projets ?

Je prépare un nouveau film intitulé « Once before ». L’histoire se déroule également entre les Etats-Unis et le Maroc en 1800. C’est un film historique qui raconte l’arrivée des premiers Marocains au nouveau monde.

L’intrigue est agrémentée d’un peu d’action genre western. Je crois que ce film nous mènera directement au « red carpet » de la Californie. Rien ne nous empêche de produire des films internationaux, il suffit de le vouloir. Il y a 198 marchés de films dans le monde entier, ils ne demandent qu’à être conquis, nous sommes là pour le faire.

Un Marocain en Floride

Jeune, ambitieux et des rêves plein la tête… c’est Ahmed Ziad. Un réalisateur marocain qui évolue au pays de l’Oncle Sam. Parti de son Maroc natal il y a plus d’une dizaine d’années, il vient d’entamer une carrière de cinéaste. Son premier film « Real premonitions » a été consacré dernièrement aux USA. Il a reçu 7 prix au Festival de la Floride. Une belle récompense pour ce jeune plein d’ambition.

Pour lui, ce n’est qu’un début, « un premier pas ». La suite ? Il promet déjà plein de surprises. Pour commencer, ceux qui ont raté le lancement un peu hâtif de son premier opus, pourront le redécouvrir en 2008. Il compte en faire une trilogie avec une deuxième et troisième parties. Il fait les bouchées doubles en préparant un autre film « Once before », sur le débarquement des premiers berbères aux Etats-Unis. Le cinéaste garde toujours un lien avec son pays d’origine. Sa production cinématographique en dit plus sur cette relation. Le point sur le début d’une carrière outre-mer.

Le Matin - Hayat Kamal Idrissi

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