Le Maroc va-t-il rompre l’accord de libre-échange avec la Turquie ?
Le Maroc pourrait mettre fin à son accord de libre-échange avec la Turquie. En cause, un déficit commercial vertigineux.
L’Accord de libre-échange (ALE) entre le Maroc et la Turquie était au cœur de la séance des questions orales adressées au ministre du Commerce par plusieurs groupes parlementaires. Moulay Hafid Elalamy a reconnu, dans sa réponse, que les ALE sont lourdement défavorables. Mais le Maroc essaie de trouver une solution à même de rééquilibrer la balance commerciale.
Le déficit de l’Accord de libre-échange, signé avec la Turquie, a atteint 18 milliards de dirhams, selon l’Économiste qui rappelle que, dans le cadre des investissements extérieurs, ce pays représente moins de 1 %, alors qu’il investit massivement dans d’autres pays tels que l’Algérie (5,4 milliards de dirhams).
Le journal précise que c’est le secteur du textile qui est très touché et engendre des pertes d’emplois qui se chiffrent en dizaines de milliers. Par exemple, en 2017, 44 000 personnes se sont retrouvées au chômage, selon les statistiques officielles. Le ministère du Commerce a dû intervenir, il y a trois ans, pour limiter les arrivées de marchandises en provenance de la Turquie.
Après plusieurs plaintes du Maroc, Ankara a finalement accepté de revoir son ALE avec le royaume afin de trouver une meilleure formule pour équilibrer la situation. Mais depuis, la réunion a du mal à se tenir. La Turquie a même reporté la date convenue, sans prendre l’avis du Maroc qui se retrouve le dos au mur, avec ce déséquilibre de la balance commerciale entre les deux pays.
En dehors de la lumière qui leur a été apportée sur la situation avec la Turquie, cette séance de questions orales aura permis aux députés d’apprendre que le déficit avec l’UE avait atteint 75 milliards de dirhams par an.
Selon le journal, le second ALE important, où le Maroc est déficitaire, concerne celui avec les États-Unis (20 milliards de dirhams, dont 15 milliards de dirhams d’hydrocarbures et 3,5 milliards de dirhams pour l’achat des avions Boeing). Mais contrairement à la Turquie, les USA représentent 6 % au niveau des investissements étrangers.
Aller plus loin
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