L’Algérie pas près d’abandonner la question du Sahara
L’Algérie, protectrice du Polisario, n’est pas en passe d’abandonner la question du Sahara occidental. Au contraire, elle y tient encore.
Les autorités algériennes auraient annulé à la dernière minute la visite du ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, en raison de son opposition à aborder la question du Sahara lors de ce déplacement.
Selon des sources officielles espagnoles, le voyage d’Albares avait été reporté pour des raisons d’agenda du côté algérien. Mais des indiscrétions font savoir que le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, aurait refusé de recevoir le chef de la diplomatie espagnole qui n’a pas marqué sa disponibilité à discuter des questions régionales comme le Sahara, le Sahel, la Libye ou la guerre de Gaza. L’information semble vérifiée, à en croire El Confidencial qui précise que le ministère algérien des Affaires étrangères a proposé de publier un communiqué conjoint après la visite, lequel reprendrait les propos de Pedro Sanchez sur la question du Sahara, prononcés le 20 septembre devant l’Assemblée générale de l’ONU.
« L’Espagne est en faveur d’une solution politique mutuellement acceptable, dans le cadre de la Charte des Nations Unies et des résolutions du Conseil de sécurité… », avait déclaré en substance le Premier ministre espagnol. Mais le ministre Albares a rejeté cette proposition du département d’Ahmed Attaf. En visite à Rabat le 21 février dernier, Sánchez a réitéré son soutien au plan marocain d’autonomie du Sahara et allé plus loin en félicitant Mohammed VI pour son initiative royale visant à faciliter l’accès à l’océan Atlantique aux pays du Sahel, ainsi que pour son projet de gazoduc avec le Nigeria.
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Les autorités algériennes ont également opposé une fin de non-recevoir à la demande du ministre Albares qui voulait connaître à l’avance les réponses préparées par son homologue algérien pour la conférence de presse conjointe qu’ils devraient co-animer à la fin de la visite. Mieux, le président Tebboune ayant refusé de recevoir Albares, a demandé à son Premier ministre, Nadir Larbaoui, de le remplacer. Mais la proposition n’a pas rencontré l’assentiment du ministre espagnol. Face à ces divergences, le chef de la diplomatie algérienne a finalement décidé d’annuler la visite d’Albares.
L’annulation de cette visite été un coup dur pour les hommes d’affaires espagnols qui subissent depuis juin 2022 les effets de la suspension des échanges commerciaux par l’Algérie, en réaction au changement de position de l’Espagne sur le Sahara. Ces dernières semaines, les autorités algériennes ont autorisé les importations de certains produits espagnols comme la viande rouge, de volaille et les œufs. L’annulation aura également des impacts sur la coopération migratoire entre les deux pays. Les arrivées de migrants algériens sur les côtes canariennes ont diminué entre avril 2022 et 2023.
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