Après le retrait du parti Judaïsme unifié de la Torah (UTJ) de l’exécutif et de la coalition de Benjamin Netanyahu, celle-ci ne dispose plus que d’un siège d’avance pour rester au pouvoir. La survie politique du Premier ministre dépend désormais d’Aryeh Deri, ce natif du Maroc, qui dirige le parti ultraorthodoxe Shass, et est par ailleurs ancien ministre de l’Intérieur.
Aryeh Deri va-t-il abandonner Benjamin Netanyahu actuellement en difficulté ? Après le retrait du parti Judaïsme unifié de la Torah (UTJ) de l’exécutif et de la coalition de Benjamin Netanyahu mardi, le chef du parti Shass a annoncé le lendemain que sa formation quittait le gouvernement à cause d’une mesure portée par le cabinet du Premier ministre et visant à incorporer davantage d’étudiants religieux dans les rangs de l’armée, une population jusqu’ici exemptée de service militaire, rapporte France24. Déduction : la survie politique du Premier ministre dépend désormais du parti Shass, qui représente les juifs ultraorthodoxes séfarades.
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« Personne ne croit à une rupture », réagit Denis Charbit, professeur de sciences politiques à l’Université ouverte d’Israël. Benjamin Netanyahu et Aryeh Deri s’entendent très bien. Tous deux sont des vétérans de la politique israélienne ». L’auteur d’« Israël, l’impossible État normal » (éd. Calmann-Levy, 2024) poursuit : « On compte sur les doigts de la main les députés qui sont à la Knesset depuis les années 1990. Netanyahu et Deri ont cette longue expérience faisant défaut aux jeunes loups qui sont sur les bancs depuis une décennie à peine. » Selon le chercheur, il existe « une vraie complicité entre les deux hommes », voire une « chimie personnelle », alors même que le Premier ministre israélien « ne nourrit pas une estime particulière pour les leaders ultraorthodoxes en général ».
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Charbit est persuadé que le leader du parti Shass « ne veut pas laisser Benjamin Netanyahu seul face à Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich », deux figures de l’extrême droite israélienne, respectivement ministre de la Sécurité nationale et ministre des Finances. Deri est d’ailleurs invité à participer au cabinet de sécurité de l’État. « Ils sont tous les trois religieux, mais Deri ne partage pas les mêmes références spirituelles », estime le chercheur. En outre, le chef du parti Shass, a déclaré mercredi qu’il continuerait de soutenir à la Knesset, le Parlement. Il pourrait donc éviter des élections anticipées au Premier ministre.