
Des pêcheurs marocains attaqués par des orques
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Une nouvelle attaque d’orques a été enregistrée non loin des côtes du Maroc. Un voilier a coulé au fond de la mer.
Les orques font encore parler d’elles. Vers midi, le 13 septembre, au large de Lisbonne, au Portugal, alors qu’il rentrait vers la côte, un groupe participant à une excursion d’observation des dauphins a aperçu un grand voilier qui tanguait de manière erratique, rapporte National Geographic. Bernardo Quieroz, directeur du Mercedes-Benz Oceanic Lounge, qui organisait l’excursion, soupçonne une attaque d’orques. Alors qu’il filmait le bateau, il a remarqué trois mammifères marins nageant à côté du bateau et le percutant. L’attaque était si violente que le navire a fini par couler. « Nous voyons des dauphins 98 % du temps. Les orques, en revanche, sont rares », explique Quieroz. À l’en croire, le bateau a été remorqué jusqu’au rivage et l’équipage à bord est sorti indemne.
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Des biologistes, des responsables gouvernementaux et d’autres représentants du milieu marin ont, dans un rapport publié fin mai 2024, conclu que les orques attaquent les bateaux pour combattre l’ennui. Selon leurs explications, les gouvernails des bateaux sont un jouet de choix pour les orques en eaux libres. En 2019, ces cétacés avaient été confrontés à des pénuries alimentaires en raison de la diminution de la population de leur principale source de nourriture, le thon rouge. Cette situation les obligeait à passer la majorité de leur temps à chasser et à manger toute la nourriture qu’ils pouvaient trouver. Mais après le rebond de la population de thon rouge l’année suivante, les baleines n’ont plus eu besoin de passer tout leur temps à chercher de la nourriture, les laissant sans rien faire. « La mer est un endroit très ennuyeux pour un animal », a déclaré à USA Today Renaud de Stephanis, spécialiste des orques et président de Conservation, Information et Recherche sur les Cétacés (CIRCE), qui étudie les orques depuis 1996. « Imaginez que si vous êtes un chien ou un autre mammifère, vous pouvez interagir avec les objets qui vous entourent. Mais dans la mer, il n’y a pas grand-chose avec lequel les orques peuvent interagir, alors elles jouent avec les gouvernails », a-t-il expliqué.
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Selon les biologistes marins, tout est parti d’un jeu d’une baleine à bosse adolescente. Celle-ci a joué avec le gouvernail devant ses pairs, créant ainsi une tendance. « Peut-être que ce mammifère a touché un gouvernail et a senti que c’était quelque chose d’amusant », a déclaré au Washington Post Alex Zerbini, qui préside le comité scientifique de la Commission baleinière internationale. Il poursuit : « Et, après avoir joué, il a commencé à propager ce comportement au sein du groupe jusqu’à ce qu’il devienne aussi répandu qu’aujourd’hui. » Outre ce jeu, les orques s’adonnent aussi à d’autres divertissements : elles peuvent jouer avec d’autres objets ou animaux dans la mer, mais peuvent passer par-dessus bord, tuant dans certains cas l’objet de leur amusement. « … Dans la population d’épaulards résidents du sud de l’État de Washington, aux États-Unis, qui se nourrissent de saumons, les crétacés « joueront » avec les marsouins communs au point de les tuer, ce qui pourrait être une escalade similaire d’une interaction initialement moins nocive. Ce comportement semble donc se situer dans ce spectre », ont précisé les chercheurs.
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Les attaques d’orques autour du détroit de Gibraltar qui sépare l’Europe de l’Afrique et au large de la côte atlantique du Portugal et du nord-ouest de l’Espagne sont récurrentes. Il y a eu près de 700 interactions depuis que les attaques d’orques contre des navires dans la région ont été signalées pour la première fois en mai 2020, précise le Groupe de travail sur les orques de l’Atlantique (GTOA). Selon les experts, il s’agit d’un groupe d’environ 15 individus menés par une femelle nommée White Gladis. Pour éviter de nouvelles attaques d’orques, les auteurs du rapport suggèrent de rendre les gouvernails moins amusants pour les orques, ou si possible, de les supprimer complètement. Les biologistes marins conseillent également aux plaisanciers de se déplacer autour des points chauds des épaulards pour atténuer une attaque avant qu’elle ne se produise.
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