Attentats de Casablanca : l’ombre d’Al Qaida

6 juin 2003 - 00h46 - Maroc - Ecrit par :

Selon des responsables de la sécurité marocaine, les cinq attentats de Casablanca, perpétrés le 16 mai dernier, sont le fait du réseau “Al Qaïda”, a rapporté le “Washington Post” dans son édition de mardi.

La préparation de ces attentats a nécessité plusieurs mois et l’ordre d’exécution a été donné par un Jordanien, Abou Massaâb Zerqaoui, chef d’une organisation terroriste dénommée “Attawhid” (l’Unicité) et liée à “Al Qaïda. Abou Massaâb aurait reçu entre 50 et 70 mille dollars pour préparer et exécuter les attaques terroristes.

Désormais, on connaît -ou presque- le film des événements, cinq heures avant les attentats-suicide. Quelque part dans un bidonville de Casablanca dit “Carrières Thomas”, quatorze personnes, toutes de nationalité marocaine, se sont réunies dans une baraque. Il était environ 16 heures 30. Certaines informations indiquent qu’ils avaient même pris ensemble le déjeuner, après la prière du vendredi qu’aurait dirigé Abdelhaq dit “Moul Sebbat”, leur coordinateur. Ce dernier aurait aussi prononcé la prière du “tathbite” (stimulation morale).

Le chef du groupe répondait au nom de Mohamed El Omari alias Abou Zoubeir, né en 1976 et gardien de nuit de profession. Les autres étaient âgés entre 21 et 32 ans et se connaissaient.

Une fois réunis, les kamikazes ont accompli la prière d’Al Asr. Ensuite, Mohamed El Omari leur dévoila le plan d’attaque. Les cinq cibles une fois désignés, cinq groupes se formèrent. El Omari présida le groupe qui devrait faire sauter l’hôtel Farah : trois bombes respectivement à l’entrée, au premier et au troisième étages.

En attendant l’heure H, les kamikazes auraient projeté une cassette vidéo sur la guerre en Afghanistan. Des boissons contenant, à leur insu, de la drogue leur ont été servies. Une autre prière, celle du Moghrab. Enfin, des sacs à dos bourrés d’explosifs, des montres, briquets et armes blanches leur ont été remis. D’après certaines sources d’informations, les explosifs étaient de deux sortes : ceux qui explosaient en actionnant un détonateur et ceux qui nécessitait une mise à feu au moyen d’un briquet.

A partir de 20 heures, les groupes commençaient à se séparer. Le dernier groupe, celui d’El Omari, partit vers 20 heures 30. Le moyen de transport utilisé : des petits taxis.

Comme coordinateur, il n’y avait pas que le cordonnier Abdelhaq dit “Moul Sebbat”, mais toute une hiérarchie commençant par le Français Robert Richard Antoine Pierre alias Lhaj, alias Abou Abderrahman et qui pourrait aller jusqu’au chef d’“Attawhid”, Abou Massaâb Zerqaoui. Selon le “Washington Post”, les enquêteurs pensent qu’ “Al Qaïda” aurait même envoyé au Maroc un “artisan de bombes”, afin de donner des orientations aux intégristes mobilisés.

A. Bidaoui

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