Les liens de Robert Richard avec le sommet d’“Al Qaïda” se confirment

7 juin 2003 - 09h08 - Maroc - Ecrit par :

Des interpellés et encore des interpellés. Par dizaines, à Fès, Nador, Tanger, Casablanca, Safi... Certains sont arrêtés, d’autres relâchés, alors que l’instruction, préliminaire ou complémentaire, se poursuit activement avec les chantres de l’intégrisme et leurs acolytes.

D’abord ce Robert Richard Antoine Pierre alias Lhaj, alias Abou Abderrahman, arrêté dimanche à Tanger et transféré lundi à Casablanca. L’enquête à son sujet ne cesse de creuser aussi bien en ce qui concerne son passé et sa responsabilité dans les attentats du 16 mai 2003 que ses relations avec les kamikazes et les “frères” de la “Salafiya Jihadiya”. On savait avant son arrestation qu’il est d’origine française, qu’il s’est converti à l’Islam à l’âge de 17 ans, lors d’un séjour en Turquie, qu’il s’est rendu en Afghanistan à plusieurs reprises et a beaucoup voyagé en Europe, et qu’il est devenu un "émir" intégriste dans la région de Tanger et dirigeait un groupe à lui.
Maintenant, ses relations avec le sommet de la hiérarchie d’“Al Qaïda”, dont Ben Laden, son implication directe dans les cinq attentats terroristes de Casablanca, et son rôle en tant que coordinateur se confirment de plus en plus. Certaines sources proches de l’enquête vont jusqu’à dire qu’il avait reçu des instructions de la direction d’“Al Qaïda”, pour passer à la phase exécution des attentats. L’implication d’un Français signifie donc pour les enquêteurs beaucoup de choses à éclaircir notamment les liens des intégristes marocains avec le terrorisme international. La Direction de la surveillance du territoire française (DST, contre-espionnage) à Paris a ouvert, elle aussi son enquête sur Robert Richard.
Par ailleurs, la police tangéroise a arrêté dans la nuit de mardi à mercredi, une personne dont l’identité n’a pas été révélée et qui aurait des liens avec l’ “Emir français”. Un jour auparavant, deux autres individus ont été appréhendés à Kelaât Seraghna et à Sidi Slimane pour leurs liaisons avec la “Salafiya Jihadia”. Un des deux mis en cause était déjà connu par la police.
A Casablanca, un certain Youssef Mékouar a été mis sous les verrous. Informaticien et résidant à Sidi Moumen, les policiers auraient trouvé lors de la perquisition effectuée dans son domicile des circuits intégrés et autres publications compromettants.
Dans la circonscription d’Ahmer, province de Safi, des opérations de ratissage par la Gendarmerie Royale se poursuivent dans le cadre de la recherche de Brahim Hamdi, impliqué dans les attentats de Casablanca. Un avis de recherche a été lancé à son encontre. Le fugitif, originaire de Douar Sekouila, est qualifié de dangereux et accusé d’autres meurtres qu’il aurait accompli dans diverses régions du pays.
Des sources proches de la prison de Salé ont indiqué que Mohamed Bourouiss, membre du Front Islamique du Salut (FIS-algérien), a été transféré à la prison de Meknès. D’autres membres algériens appartenant au même FIS sont cités comme personnes impliquées dans les attentats du 16 mai dernier : Moussa Bakhti, Abou Al-Qaâqaâ, Abou Al-Haïtham...
Signalons que parmi les victimes des attentats, seize personnes subissent toujours des soins tandis que deux autres demeurent dans le coma. Le personnel soignant indique que certains blessés pourraient quitter l’hôpital dans les jours prochains.

A. Bidaoui pour Al Bayane

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Casablanca - Terrorisme - Al Qaïda - Attentats de Casablanca

Ces articles devraient vous intéresser :

Projet d’attentat déjoué au Maroc : Treize individus arrêtés par le BCIJ

Treize personnes ont été arrêtées par le Bureau Central d’Investigations Judiciaires (BCIJ), jeudi dernier. Soupçonnés d’être partisans de l’organisation terroriste « État islamique », les individus ont été arrêtés lors d’opérations menées dans...

Décès de Malika El Aroud, « La Veuve noire du Jihad »

Malika El Aroud, condamnée pour terrorisme en 2008, est décédée à l’âge de 64 ans. Cette femme, qui avait la double nationalité belge et marocaine, avait été déchue de sa nationalité belge en 2017 pour avoir « gravement manqué à ses devoirs de...

Au Maroc, la lutte contre le blanchiment d’argent rapporte

Le Maroc mène efficacement la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. En tout, près de 11 milliards de dirhams ont été saisis en 2022.

Latifa Ibn Ziaten : « Les jeunes ne sont pas nés terroristes, mais on les pousse à l’être »

Depuis 2012, la militante franco-marocaine Latifa Ibn Ziaten, mère du maréchal des logis-chef Imad, une des victimes du terroriste Mohammed Merah, travaille avec les familles et les communautés pour empêcher les jeunes de tomber dans le piège de...

Le Maroc frappe un grand coup dans la lutte contre le terrorisme

Une cinquantaine d’individus ont été arrêtés mercredi au Maroc lors d’une importante opération visant des membres présumés de groupes djihadistes.

Maroc : l’agent immobilier associé à la lutte contre le blanchiment d’argent

Le Maroc veut impliquer la profession de l’agent immobilier dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Mais sa réglementation s’avère avant tout urgente.

Le Maroc, bon élève en matière de lutte antiterroriste

Le Maroc affiche l’un des niveaux de sécurité antiterroriste les plus élevés au monde. Avec un score de 0,757, le royaume est classé 83ᵉ dans la catégorie des pays les plus épargnés des actes terroristes, selon l’édition 2023 de l’Indice mondial du...

Une cellule préparant des attentats au Maroc démantelée

Le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), se basant sur des informations fournies par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), a annoncé le démantèlement d’une cellule terroriste liée à l’organisation Daech. Cette...

Blanchiment d’argent : Le Maroc serre la vis et ça paye

La lutte contre les activités de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme connaît des progrès significatifs au Maroc. En témoigne le nombre de déclarations de soupçon reçues par l’Autorité nationale du renseignement financier (ANRF) en...

Latifa Ibn Ziaten : « J’ai réussi à sauver beaucoup de jeunes, de familles… »

11 ans après l’assassinat de son fils, le maréchal des logis-chef Imad, une des victimes du terroriste Mohammed Merah, la militante franco-marocaine Latifa Ibn Ziaten poursuit son combat pour la paix et la promotion du dialogue et du respect mutuel.