Attijariwafa bank se positionne sur le marché libyen

19 février 2009 - 03h56 - Economie - Ecrit par : L.A

Le groupe Attijariwafa bank (AWB) poursuit sa politique d’expansion à l’international. C’est désormais la première banque marocaine à s’implanter sur le marché libyen via un bureau de représentation basé à Tripoli.

L’inauguration officielle de l’antenne libyenne a eu lieu le dimanche 15 février en présence de nombreux opérateurs économiques de diverses nationalités, investisseurs et banquiers de la place. Le staff de AWB, présidé par Mohamed El Kettani, a fait le déplacement en force. Plus d’une quarantaine de hauts cadres étaient de la partie pour fêter l’événement. « Avec cette implantation en Libye, nous comptons accompagner la dynamique économique que connaît la Jamahiriya. L’un des rares pays au monde qui n’a pas été touché par les effets de la crise », explique le président-directeur général de AWB. L’ambition de la banque étant de suivre les échanges commerciaux entre le Maroc et la Libye, mais aussi sur le plan régional.

La plateforme de Tripoli, qualifiée de stratégique, s’inscrit dans la politique de développement du groupe à l’international. Elle est appelée dans un second temps à se traduire par le déploiement en un réseau d’agences dans la Jamahiriya. L’objectif de cette opération est de se positionner dans un marché qui s’ouvre sur le monde et attire de plus en plus d’investissements étrangers tous azimuts. Depuis 2007, l’Italie, l’Allemagne, la France, la Chine, la Turquie, la Tunisie… sont répertoriées parmi les principaux investisseurs et fournisseurs du marché libyen.

Par ailleurs, la vision du groupe est d’apporter une expertise en termes de conseil sur les grands projets d’entrepreneuriat, de la finance et de la banque. D’ailleurs, de sources sûres, d’autres banques marocaines seraient en train d’étudier l’éventualité d’une implantation sur le marché libyen.

La direction du tout nouveau bureau de représentation de AWB revient à Abdelali Berrada qui occupait jusque-là la fonction de responsable du Correspondent banking pour les régions Afrique, Amérique et Asie. Il a déjà commencé ses activités par une série d’entretiens pour le recrutement de cadres locaux à Tripoli.

L’enjeu étant, selon Mohamed El Kettani, de favoriser davantage de rapprochement entre les opérateurs économiques marocains et libyens. Mais aussi de se greffer aux opportunités d’affaires et d’investissements dans les deux pays et les marchés de la région. En particulier, dans les secteurs de l’énergie, tourisme hôtellerie, mines, infrastructures, industrie…

Notons que les investissements directs étrangers en provenance de la Libye ont atteint 16,2 millions de DH en 2007 (soit une augmentation de 51% par rapport à 2006). Rappelons aussi que AWB est présente en Tunisie, au Sénégal, Mali, Emirats arabes unis, Espagne, France, Belgique et depuis peu au Cameroun, Congo, Gabon et Mauritanie… Au total, le groupe assure une présence physique dans plus de 22 pays.

Sur le marché libyen, l’implantation de AWB offrira aux entreprises un large éventail de prestations. Il s’agit notamment du partage de savoir-faire en termes de solutions innovantes de financement dans la gestion de capitaux, les activités de Corporate banking, les investissements en NTI, santé, énergie et l’investment banking. Le conseil, l’accompagnement de crédits immobiliers et à la consommation, les transactions de devises, le leasing et la bancassurance sont également au menu… « L’esprit de la démarche est d’offrir un service de proximité et des solutions de financements à la carte », précise le président-directeur général. L’implantation de AWB dans la Jamahiriya devra aussi se traduire par une dynamique dans les flux des échanges commerciaux entre le Maroc et la Libye. Le volume des échanges restant jusque-là en deçà des espérances.

En 2008, le volume global des échanges a atteint 931 millions de DH, soit une augmentation de 5% par rapport à 2007. Les exportations du Maroc vers la Jamahiriya ont évolué de près de 50% sur la période allant de janvier 2007 à septembre 2008. Sur la même période, les importations marocaines de Libye ont enregistré une baisse de 12%. En valeur, les importations libyennes sont passées de 634 à 558 millions de DH. Le Maroc exporte vers la Libye essentiellement des produits agroalimentaires, produits pharmaceutiques, prêt-à-porter, produits cosmétiques et électriques… Quant aux importations « made in Libya » vers le Royaume, ce sont principalement les hydrocarbures, engrais, produits chimiques, fer et acier.

Phosphates/Pétrole

Parmi les projets phares maroco-libyens en cours, la construction de trois usines, dédiées aux produits phosphatiers, estimées à 1 milliard de dollars. Une étude de faisabilité est menée conjointement par l’OCP et la compagnie Libya Africa Portfolio. Elle porte notamment sur la réalisation d’usines de production d’acide phosphorique (350 millions de dollars), d’ammoniaque (500 millions de dollars) et d’engrais (150 millions de dollars). Deux usines seront basées au Maroc, à Jorf Lasfar, et produiront de l’acide phosphorique et de l’ammoniaque. Côté pétrolier, la société maroco-libyenne Tamoil Sakia compte investir entre 100 et 150 millions de dollars principalement dans la prospection pétrolière au sud du Maroc.

Source : L’Economiste - Amin Rboub

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