En raison du contexte politique négatif en Europe, le ministère des Habous et des Affaires islamiques entend réviser sa politique d’encadrement religieux des Marocains résidant à l’étranger (MRE).
Les transporteurs marocains de voyageurs, exploitant des lignes internationales par autocars, s’inquiètent du comportement des compagnies maritimes. Ces dernières, comme l’année précédente à pareille saison estivale, ont procédé à l’augmentation du tarif de la traversée de la mer Méditerranée, de Tanger et Nador vers Algesiras et Almeria.Pour ces armateurs, la hausse des tarifs est une mesure mise en avant pour compenser l’augmentation du coût du carburant.
Par contre, l’Association marocaine des transporteurs internationaux de voyageurs, regroupant huit des plus importantes sociétés de transport, annonce d’ailleurs que pour protester contre une telle décision qualifiée d’« unilatérale », elle a décidé « d’organiser, jeudi 27 juillet, un sit-in de protestation dans l’enceinte du port de Tanger, en procédant à l’immobilisation de tous les autocars ».
Les transporteurs routiers de voyageurs accusent les compagnies maritimes de profiter de leur position de monopole pour procéder à des pratiques contraires à la déontologie du transport.
C’est ce que Abdelilah Hifdi, secrétaire général de la Fédération nationale du transport routier (FNTR), qualifie de " pratique de cartel contraire aux dispositions de la loi relative à la liberté des prix et de la concurrence. Mesure illicite qui aura des répercussions sur la tarification, car elle concerne toute la profession et pas seulement la branche des voyageurs. Celle des marchandises souffrent encore plus d’une telle décision ".
Pour lui, ces mesures entrent dans le cadre de pratiques anticoncurrentielles qui, selon la loi 06-99, " sont prohibées, lorsqu’elles ont pour objet ou peuvent avoir pour effet d’empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence sur un marché. Il faut noter qu’à partir du 16 juin dernier, " le tarif pour un passager est passé de 120 DH en 2005 à 285 DH, voire 382 DH, aujourd’hui.
Celui de l’autocar peut aller de 2.400 DH à 5.506 DH au lieu de 2.000 DH auparavant. Par ailleurs, le chauffeur qui devait, en principe, traverser gratuitement, doit désormais payer la somme de 45 DH par voyage, à partir du port de Tanger ", explique Mohamed Bahyaoui, trésorier de l’Association marocaine des transports routiers internationaux des voyageurs.
Pour celle-ci, l’augmentation de 30 % des tarifs, jugée abusive, porte de lourds préjudices et pourrait perturber les opérations de transfert des MRE. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, les transporteurs routiers opérant à l’international rappellent qu’à "la veille de la haute saison 2005, les compagnies maritimes ont décidé de manière unilatérale et brutale d’augmenter leurs tarifs de 70 % sous prétexte que le prix du gasoil a grimpé de 17 %, ce qui n’est pas recevable". Un tarif unique fut alors instauré, à savoir 148 DH pour l’adulte et pour l’enfant, avec maintien du tarif de 36 DH pour le chauffeur. Quant au tarif véhicule, il était passé à 2.640 DH.
Dans une lettre adressée au Premier ministre, au ministère de l’Equipement et du Transport, ainsi qu’au ministère chargé des Marocains résidents à l’étranger, l’Association marocaine des transporteurs routiers internationaux de voyageurs n’écarte pas "la possibilité de recourir à d’autres formes de protestation, si la situation venait à s’aggraver".
Une réunion consacrée à l’examen des problèmes résultant de l’impact de l’augmentation des tarifs de la traversée maritime est prévue ce lundi avec le secrétaire général du ministère du Transport.
El Mahjoub Rouane - Le Matin
Ces articles devraient vous intéresser :