Huit mois après le lancement de Bayn, les responsables de cet opérateur annoncent le chiffre d’un million de consommateurs. Bayn est l’offre grâce à laquelle le troisième opérateur téléphonique ambitionne de remplacer la téléboutique traditionnelle.
Ce chiffre ne doit pas, cependant, cacher une réalité :le réseau fait défaut et nombreux sont les clients qui ont , tout simplement, laissé à côté ce produit pour revenir aux produits des deux autres opérateurs et surtout à l’opérateur historique Maroc Telecom. Certes, chaque lancement peut supposer des réglages techniques, mais à force d’évoquer le même argument, c’est la viabilité de tout le réseau qui suscite de grandes interrogations. Le communiqué du dernier opérateur prétend que « Bayn poursuit sa stratégie de réconciliation du consommateur marocain avec la téléphonie fixe en proposant une alternative, à la fois personnelle et familiale, à l’usage de la téléboutique traditionnelle ». Or, il est difficile de se baser sur les ventes réalisées durant la période du lancement pour affirmer un constat de cette dimension.
Et d’ajouter : « En franchissant le seuil symbolique de son premier million de clients dans un délai record de huit mois, Bayn confirme son statut de marque consumériste à part entière appelée à prendre de l’envergure dans les prochaines années. « Bayn personnel » et « Bayn familial » figurent d’ailleurs dans le top 5 des produits télécoms les plus connus au Maroc, attestant ainsi de leur entrée en peu de temps dans le quotidien des Marocains.
Cette « performance » est le résultat, selon le même communiqué, « d’une démarche initiale basée sur l’écoute des attentes du consommateur en matière de téléphonie. Celui-ci souhaitait en effet un outil de communication alliant les atouts de la téléboutique traditionnelle en termes de maîtrise budgétaire et de simplicité avec le confort d’un téléphone personnel ou à la maison ». A préciser, toutefois, que ce sont les clients, eux-mêmes, qui contestent souvent de vive voix la viabilitéde l’offre Bayn. Les gens confirment, précisément que le réseau ne fonctionne pas toujours correctement. Evidemment, les autres opérateurs ont , de temps à autre, des problèmes techniques et de réseau, mais ils n’ont pas mis assez de temps pour corriger les défaillances.
A noter, toutefois, que cela ne veut pas dire qu’aucun effort n’a été réalisé. L’arrivée de cet opérateur a été un événement et qu’il faudrait désormais s’attaquer à la qualité du réseau et à une plus grande maîtrise des technologies utilisées. Telle est la condition sine qua non d’un réel positionnement sur le marché en tant que « meilleure alternative à la téléboutique traditionnelle ».
Libération - M.K.
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