Bilal. Photo : Le Parisien
Le maire de Grenoble, Éric Piolle a publiquement remis la médaille de la ville à Bilal Chemdi, Athoumani Walid et aux quatre autres sauveurs, rapporte Le Parisien. Si l’acte héroïque de Walid est connu du grand public juste après l’incendie, ce ne fut pas le cas de Bilal. Ce jeune originaire de l’Algérie a préféré la discrétion, car il est un sans-papiers. Alors que les autres sauveurs étaient sur place à l’arrivée des secours, il s’était enfui. Pourtant, il était blessé tout comme les autres.
En 2018, Bilal avait rejoint la France en traversant clandestinement la Méditerranée. Sa crainte, c’est qu’il soit expulsé du territoire français. Christelle Aouali, habitante du quartier et membre de l’association de locataires de la galerie de l’Arlequin, témoin de l’incendie, a finalement convaincu le sauveur à recevoir des soins. "Bilal voulait rester anonyme. On a mis du temps pour gagner sa confiance, le convaincre qu’il fallait l’emmener chez un médecin. On lui a payé les soins", confie-t-elle. Pour elle, Bilal c’était un fantôme, le héros inconnu.
Son souhait c’est d’obtenir ses papiers et de vivre décemment en France. "Je n’ai pas d’adresse, pas de travail sauf parfois au noir, pas de couverture santé, rien. Je dors à droite et à gauche chez des amis, confie-t-il. Ce serait un rêve si tout ça me permettait de régulariser ma situation et d’avoir une vie normale en France. Je ne suis pas venu ici pour voler, j’ai envie de trouver un métier, de construire ma vie ici."