L’agence de notation internationale Moody’s Rating a confirmé vendredi la note Ba1 du Maroc, notant que les perspectives économiques du royaume « restent stables ».
Des silhouettes voilées ou en petites robes, des sachets imprimés aux couleurs des grandes marques internationales et des voitures haut de gamme se donnent chaque jour rendez-vous au quartier du Mâarif, plus précisément sur le boulevard Al Massira Al Khadra.
Au niveau de cette zone huppée de la métropole, non loin du fameux Twin Center, des jeunes « in » font sans cesse l’aller-retour pour découvrir les dernières tendances ou tout simplement pour marquer leur présence dans l’un des incontournables repères sociaux et économiques de la cité blanche.
A partir de 10 h du matin et jusqu’à une heure tardive du soir, des Casablancais de différents âges et classes sociales se partagent, les mêmes cultures et hobbies, chacun selon ses moyens. Hommes d’affaires, jeunes cadres ou simples employés,…tous se côtoient sur les mêmes terrasses de café et cabines d’essayage. Les agents de sécurité, plantés devant les plus grandes vitrines de la ville et du Royaume, veillent à la sécurité de chacun. Sacs à main, sachets,… tout est minutieusement fouillé ou du moins surveillé, mesures sécuritaires obligent.
Il faut dire que ce quartier d’affaires est la vitrine du Maroc moderne. Il n’y a qu’à voir le nombre impressionnant de grandes marques qui y fleurissent chaque jour pour s’en convaincre. Des panneaux publicitaires et des franchises à la devanture attrayante investissent les trottoirs, les galeries et les centres commerciaux. En effet, la métropole séduit de plus en plus de labels internationaux, dans divers secteurs d’activité. Des labels qui font finalement le choix d’être présents, parfois même en force, grâce à l’ouverture de plusieurs points de vente sur le marché casablancais.
A titre d’exemple, l’enseigne « Zara », a déjà annoncé l’ouverture prochaine d’une autre boutique à l’aéroport de Casablanca, à Agadir et à Marrakech, selon le journal « Le Monde ». Il est à signaler que cette franchise est classée par le propriétaire espagnol de la marque, le groupe Inditex, parmi les 20 premières enseignes dans le monde avec 1035 magasins.
Selon Abderahmane Belghiti, président de la Fédération marocaine de la franchise (FMF), la courbe ascendante des réseaux marocains de franchise n’est pas prête de ralentir. « Il est sûr que le Maroc, Casablanca compris, connaîtra prochainement plusieurs ouvertures et implantations d’enseignes », a-t-il affirmé. Et d’ajouter que « s’il ne s’agit pas de l’installation de nouveaux réseaux, les franchises déjà mises en place vont certainement renforcer le nombre de leur points de vente ».
Emplacement de faveur
Le président de la FMF estime qu’ils devraient être actuellement entre 380 et 400 réseaux de franchise au niveau de tout le Royaume. Ils se traduisent par 2000 points de vente répartis notamment dans les grandes villes. « De nombreuses enseignes sont en prospection, et plusieurs en cours de concrétisation, donc j’imagine qu’il y aura un grand nombre d’ouvertures prochainement au niveau de la capitale économique », confirme Khadija Mekouar, du Rond-point des marques.
Rappelons que les derniers chiffres annoncés par le ministère du Commerce et de la Mise à niveau en 2006, indiquent la présence de 308 réseaux, représentés par 1.884 points de vente. Ces indices ont annoncé également la présence de 42 franchiseurs et plus de 141 masters franchisés. Au sein de cette vague de franchises, la cité blanche est ainsi devenue, sans conteste, le siège des grandes marques internationales, qui choisissent les places commerçantes les plus fréquentées, à l’image du boulevard Al Massira El Khadra ou le Rond-point des sports et l’avenue du Phare, par exemple, pour s’installer.
Pour certains responsables du Centre régional d’investissement, le développement de la franchise est inclus comme axe stratégique de promotion de la ville. « Les investisseurs s’intéressent de plus en plus à la plate-forme casablancaise tel que la Marina, Casanearshore, la nouvelle ville d’Anfa et bien d’autres projets et centre commerciaux qui mettent en avant l’aspect pôle économique, le pouvoir d’achat de la population et le positionnement de cette métropole », explique A.
Belghiti. « Si l’on doit faire un classement, certainement la ville de Casablanca serait placée au premier rang ». Et ce n’est pas Khadija Mekouar qui va le contredire : « Casablanca est la ville la plus peuplée. De fait, les franchises s’y implantent automatiquement en tenant compte du nombre d’habitants ». Et de préciser que l’intervention du Rond-point des marques, est de faire en sorte que toutes les conditions soient réunies pour un développement serein des enseignes. « Nous les informons notamment sur les conditions d’implantation, les plans de développement, le choix des emplacements, etc. », explique-t-elle.
Dans ce cadre, A. Belghiti affirme que l’axe Casa-Rabat s’accapare plus de 50 % du réseau des franchises, alors que le nombre des points de vente sur la même zone dépasse largement ce pourcentage. Concernant les secteurs qui attirent le plus d’investisseurs, la branche de l’habillement représente 29 %.
Viennent ensuite les secteurs de la cosmétique et de la restauration, avec 6 % chacun, puis les secteurs de la chaussure (5 %), de l’ameublement (4%), de la confiserie et de la bijouterie (3 % chacun). Pour les secteurs de l’optique, de la lingerie, du jouet et de l’enseignement, ils représentent 2 % chacun de l’ensemble des réseaux implantés. Les 34 % restants sont représentés par d’autres secteurs, comme les articles cadeaux, le linge de maison, etc.
Toutefois, d’autres secteurs porteurs et encore vierges sont aussi répertoriés. Une fois les besoins des consommateurs identifiés, les franchises n’hésitent pas à investir. A vocation de hub régional du Maroc et de l’Afrique, Casablanca représente ainsi une réelle opportunité pour les pourvoyeurs de fonds. Cependant, selon Khadija Mekouar, les sources de financement représentent toujours un frein au développement des enseignes. En effet, les investisseurs marocains ne connaissent aucun traitement de faveur.
Il est ainsi primordial de promouvoir ce secteur, afin d’assurer la modernisation du tissu commercial et de drainer de plus en plus d’investissements étrangers.
Le Matin - Nadia Ouiddar
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