Franchise : Les enseignes marocaines s’imposent

28 septembre 2007 - 18h39 - Economie - Ecrit par : L.A

La franchise est une formule réussie de création d’entreprise. Un petit tour dans les avenues huppées de Casablanca ne fait que le confirmer. D’ailleurs, près de 26% des points de vente sont installés dans la métropole, suivis par Rabat avec 13% et Marrakech avec 7%. « Avec une fréquence de développement de 24 à 25%, on peut dire que la franchise est en plein développement », estime Abderrahmane Belghiti, président de la Fédération marocaine de la franchise (FMF).

Le secteur de l’habillement vient en tête avec 30% du réseau. Les Marocains sont très exigeants quand il s’agit de mode vestimentaire. En effet, de 38 enseignes en 2003, elles sont passées à 110 selon les estimations de 2007. Cela fait que l’habillement reste le secteur le plus dynamique, suivi par les chaussures, la restauration, la coiffure/esthétique et l’ameublement.

Si 47% des enseignes sont françaises avec 175 marques, 14% sont marocaines avec un total de 63 enseignes, principalement dans les secteurs de l’habillement et de l’ameublement. Après les enseignes américaines qui arrivent en 3e position, l’Italie et l’Espagne arrivent en 4e et 5e position avec 27 et 25 enseignes. Signalons que les enseignes marocaines sont celles qui se sont le plus développées pour cette année, selon le guide de la franchise de 2007. En effet, par rapport à 2006, le réseau marocain est celui qui s’est le plus développé avec 7 marques, contre 3 françaises, une américaine et une espagnole.

Services, niche vierge

Il faut dire que la prédominance des franchises étrangères n’a fait que pousser les franchises nationales à s’améliorer et – pourquoi pas ? – les détrôner. Ainsi, les exemples ne manquent pas. Citons Océane et Marwa dans l’habillement, Aladdin dans la restauration rapide, Benson Shoes pour les chaussures, Castory pour l’habitat ou encore Mini Brahim pour la distribution à prédominance alimentaire.

Les Turcs s’y sont aussi mis. Ils ont fait leur entrée sur le marché avec des marques à bon rapport qualité/prix, présentes principalement dans le secteur de l’habillement.

Mais ce n’est pas tout, si certains créneaux sont saturés, « le développement va continuer, car beaucoup de concepts sont encore inexploités », confie Belghiti. En effet, des secteurs comme les services aux entreprises et aux particuliers ne sont pas encore investis. Néanmoins, il faut qu’ils soient adaptables à la culture marocaine.

Seulement 7% des enseignes possèdent plus de 10 points de vente et 48% n’en ont qu’un seul. Cette tendance peut s’expliquer par le fait que l’installation d’un unique point de vente est une phase de transition qui permet de tester et d’évaluer le marché avant d’agrandir le réseau. Ceci dit, les enseignes ayant plus de 10 points de vente se dirigent vers une stagnation due à la taille limite du marché actuel et à la faible offre en locaux commerciaux de qualité. D’ailleurs, il n’y a pas que le foncier qui entraverait le développement du réseau. Il existe en effet un problème du point de vue législatif relatif aux baux commerciaux ou de locaux à usage commercial, industriel ou artisanal. Les franchises seraient de ce fait lésées par une législation favorisant des loyers élevés.

De plus, le foncier pose aussi problème du fait de sa rareté et de sa cherté et même de son inadaptation aux besoins de la franchise.

Si certains disposent de ressources financières pour l’investissement, d’autres recourent aux banques ; et là non plus, ce n’est pas gagné d’avance à cause des garanties et apports personnels exigés. Malgré cela, le taux d’échec des franchises, estimé à 10% est moins important que celui des PME/PMI.

La formation n’est pas à négliger non plus. Pour certains secteurs, le manque se ressent. « Pour les grands magasins et surfaces, il n’existe pas assez de personnel qualifié. Il n’y a pas assez de chefs de rayon ou de merchandiser par exemple », explique Belghiti. Cette insuffisance ne peut être chiffrée du fait de l’absence d’études sur ce domaine.

Malgré quelques obstacles qui freinent le développement des réseaux en franchise au Maroc, le nombre du réseau devrait augmenter de près de 14,5% et dépasser 400 enseignes d’ici à la fin de l’année, selon le guide de la franchise. D’ailleurs, la tendance pourra le confirmer. Il faudrait aussi être plus attractif en vue d’attirer plus de franchiseurs étrangers.

Zara, par exemple, comme pour assouvir son appétit, a enfin ouvert un magasin à Agadir. D’autres enseignes suivront. C’est dire que la folie des franchises ne sera plus limitée au grandes villes et que les petites pourront aussi suivre la cadence du développement grâce au grandes galeries marchandes.

L’Economiste - Sara Badi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Investissement - Franchise

Ces articles devraient vous intéresser :

Investissement privé au Maroc : la banque mondiale sonne l’alarme

L’investissement privé est en chute libre au Maroc. C’est du moins ce que révèle la banque mondiale dans son nouveau rapport de suivi de l’économie marocaine.

Où va l’argent des Marocains du monde ?

Les transferts des MRE ont atteint des niveaux record ces dernières années, malgré la crise sanitaire du Covid-19 et la conjoncture économique. À fin 2022, ces envois pourraient s’élever à 100 milliards de dirhams, soit une hausse de 13% par rapport à...

Transition énergétique : le Maroc sur la bonne voie

Dans un contexte difficile marqué par la crise énergétique et la flambée des prix, le Maroc est passé à la vitesse supérieure sur son chantier de la transition énergétique. Grâce à sa politique axée sur l’investissement privé dans le secteur, le...

Maroc : vers la reprise de la franchise Celio

La gestion de Celio, la marque française de prêt-à-porter exclusivement réservée aux hommes et qui dispose d’une multitude de boutiques au Maroc, sera confiée à un autre holding. La procédure pour ce changement de main a démarré et pourrait aboutir...

Maroc : investissements publics records en 2024

L’investissement public au Maroc devrait s’élever à 335 milliards de dirhams (MMDH) l’année prochaine, d’après la note de présentation du Projet de loi de finances (PLF) 2024. Un effort qui contribuera à améliorer les conditions de vie des populations.

Le Maroc va investir de plus de 13,4 MMDH dans le chemin de fer

L’Office national des chemins de fer (ONCF) a prévu un investissement de plus de 13,4 milliards de DH durant la période 2023-2025.

Bientôt l’ouverture par Israël d’une mission commerciale au Maroc

L’évolution des relations commerciales entre Rabat et Tel Aviv et l’engouement des investisseurs incitent Israël à ouvrir prochainement une mission commerciale au Maroc.

Un milliardaire marocain a de grandes ambitions en Afrique

Le milliardaire américain d’origine marocaine Marc Lasry, président directeur général d’Avenue Capital Group, investit depuis une dizaine d’années dans le domaine du sport. Après avoir été copropriétaire de l’équipe de basketball des Milwaukee Bucks de...

Dessalement de l’eau : le Maroc lance la construction de trois stations cette année

Afin de faire face à la pénurie d’eau potable, le Maroc prévoit de construire, cette année, trois nouvelles stations de dessalement de l’eau. L’objectif est d’atteindre une production d’un milliard de mètres cubes d’ici à 2030.

Maroc : de nouveaux projets pour renforcer le « Made in Morocco »

Le Maroc poursuit sa marche vers la souveraineté industrielle. Mardi dernier, le gouvernement a procédé au lancement du 4ᵉ lot d’opportunités d’investissements, initiées dans le cadre de la banque à projets. Au total, 275 nouveaux projets ont été...