Bruxelles : le dossier d’Imane Jellal renvoyé en correctionnelle, neuf ans après

26 juin 2020 - 15h30 - Belgique - Ecrit par : A.P

Neuf ans après l’ouverture du dossier de la jeune fille de 14 ans, décédée le 15 juin 2011 des suites d’une péritonite aiguë mal diagnostiquée, la chambre du conseil de Bruxelles a ordonné mardi, son renvoi devant le tribunal correctionnel. Les cliniques universitaires Saint-Luc (Woluwe), le Centre médical Maritime (Molenbeek) et deux médecins, sont poursuivis pour homicide involontaire.

Après neuf ans, le rapport d’expertise attendu depuis 2016, a finalement été rendu disponible en 2019. Ses conclusions sont contestées par les cliniques Saint-Luc qui dénoncent l’absence du principe du contradictoire dans la procédure, soulevant ainsi une violation des droits de la défense. Un argument battu en brèche par la justice qui estime qu’en neuf ans de procédure, la possibilité était donnée à chaque partie d’apporter ses observations.

Selon La Dernière Heure, les faits remontent au mois de juin 2011, où Imane s’est plainte de douleurs abdominales suivies de vomissements au cours d’une nuit. Ses parents ont donc fait appel à un médecin qui l’a examinée à domicile. Soupçonnant une appendicite, celui-ci avait aussitôt recommandé aux parents de la transporter aux urgences. Après avoir ausculté Imane, la pédiatre avait estimé qu’elle pouvait retourner à la maison et suivre un traitement de Fortimel, de Motilium et de Dafalgan, expliquant que la fille était simplement stressée, vu que c’était la veille des examens scolaires. Ceci, en dépit de l’insistance des parents de la fille qui lui faisaient remarquer qu’elle n’arrivait plus à se déplacer seule à cause des douleurs.

À en croire la même source, les erreurs de diagnostic commises par les différents médecins seraient à la base du décès d’Imane Jellal. Car, une fois à la maison, son état s’est aggravé, avec une tension qui a baissé jusqu’à 6, ce qui a obligé ses parents à solliciter les services d’un autre docteur, toujours à domicile. Celui-ci s’est contenté de délivrer à la patiente un certificat médical de trois jours. La nuit d’après, Imane rendait l’âme des suites d’une péritonite aiguë diagnostiquée tardivement.

La pédiatre des urgences et le second docteur à domicile sont poursuivis devant les tribunaux. Quant aux parents d’Imane, ils attendent depuis 2011, l’ouverture du procès. « Nous n’avons rien contre les cliniques Saint-Luc… Mais, de notre point de vue, il y a eu des failles qui ont entraîné de façon certaine le décès d’une jeune fille… », a déclaré leur avocat, Jean-Paul Tieleman.

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