Le témoignage bouleversant d’un MRE sur sa fille née et morte handicapée

9 août 2020 - 14h00 - Belgique - Ecrit par : S.A

Avec son ouvrage "Sara, ma fille, mon combat", un Marocain résidant en Belgique raconte l’histoire de son enfant qui est née handicapée dans un hôpital à Bruxelles à cause de l’absence d’un obstétricien diplômé et compétent à l’accouchement, et qui a vécu huit ans et demi dans la douleur avant de décéder. Les responsabilités des médecins n’ont pas été reconnues, car la justice bruxelloise a classé l’affaire.

Après le décès de Sara, son père qui n’était pas écrivain s’est mis à l’écriture. Il voulait partager l’histoire incroyable de sa fille et œuvrer à sa manière pour la fin des erreurs médicales voire des injustices. Sa fille est née victime en salle d’accouchement d’erreurs en cascade qui ont provoqué un handicap cérébral irréversible, rapporte La Dernière Heure. "Dans ce livre, tout est exact, tout provient du dossier, confie Boubaker. Si Sara avait pu être extraite à 15 h 34 au lieu de 16 h 20, elle aurait aujourd’hui 15 ans et nous parlerait de sa vie d’adolescente." L’homme a pris le soin de ne mentionner l’hôpital ni les médecins en cause. Évitement de procès oblige.

Malgré les conclusions des experts, ni l’hôpital, ni les médecins, ni la sage-femme n’ont été poursuivis. La justice avait prononcé un non-lieu en avril 2019. "Absence en salle d’accouchement d’un obstétricien diplômé et compétent. […] L’absence de supervision a manifestement retardé la prise de décision d’une césarienne en urgence. Réalisée à temps, celle-ci eût changé l’état clinique et le devenir de l’enfant. Avoir retardé la naissance de plus d’une demi-heure a exposé le fœtus à une hypoxie sévère de longue durée en lien direct avec les lésions de nécrose neuronale de Sara", ont conclu les experts.

À tout cela, ils ajoutent : mauvaises évaluations dans la gestion d’un accouchement pourtant annoncé à haut risque, mauvaise organisation du team obstétrical et absence de communication au sein de l’équipe, grossesse à haut risque inexplicablement confiée à une candidate médecin avec 8 mois de formation. "Cet accouchement ne pouvait être délégué à une junior inexpérimentée, déplorent les experts. Attitude fautive de la sage-femme accoucheuse pour expulser l’enfant : l’application appuyée de son genou sur l’abdomen de la parturiente était inappropriée et de nature à avoir causé une hyperpression très excessive, provoquant des séquelles irréversibles."

Après son décès, Sara a été enterrée au Maroc où ses parents se rendent chaque année. "Tu n’es pas oubliée, tu ne le seras jamais. Sara, tu n’es pas morte pour rien si ta mort fait parler des erreurs médicales qu’on ne veut pas voir. Dans ton cimetière ensoleillé, nous venons te parler, te donner des nouvelles de ta famille et rendre hommage à un petit ange de 8 ans qui a ensoleillé notre vie. Nous venons reprendre des forces auprès de toi, Sara. (…) Tu ne seras pas oubliée, Sara. J’ai fait ce qu’il faut pour cela, et je continuerai jusqu’à mon dernier jour," écrit Boubaker.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Belgique - Bruxelles - Droits et Justice - Santé - Enfant - Décès

Aller plus loin

Témoignage bouleversant d’une Marocaine née avec un handicap (vidéo)

L’émission “ça commence aujourd’hui” de France 2 a reçu le jeudi 10 septembre 2020, une jeune Marocaine de 21 ans née avec une malformation. Faustine Bollaert, la présentatrice...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : indignation après l’assassinat d’une enseignante par un élève

Au Maroc, la Fédération nationale de l’enseignement (FNE, affiliée à l’Union marocaine du travail) appelle à une mobilisation forte et immédiate après l’agression violente d’une enseignante par un élève ayant entraîné la mort de celle-ci.

Hassan Iquioussen vs Gérald Darmanin : la justice se prononce aujourd’hui

Le tribunal administratif de Paris examine l’arrêté d’expulsion de Hassan Iquioussen, pris par le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en juillet 2022. Cette audience déterminante permettra de statuer sur la possibilité de l’imam de revenir en...

Hatim Ammor : une opération qui inquiète ses fans

L’artiste marocain Hatim Ammor a informé ses abonnés sur Instagram qu’il se prépare à subir une intervention chirurgicale.

La FRMF au chevet de Brahim Dìaz

L’attaquant hispano-marocain du Real Madrid Brahim Diaz souffre d’une blessure musculaire dans le grand adducteur de la jambe droite. Préoccupée, la Fédération royale marocaine de football (FRMF) a assigné une mission au médecin des Lions de l’Atlas.

Mort de Naïma Samih : les paroles fortes du roi Mohammed VI

Le roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances à la famille de l’artiste marocaine Naïma Samih, décédée samedi des suites d’une longue maladie.

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.

Alerte à la variole du singe : le Maroc en mode prévention maximale

Aucun cas de variole du singe n’a jusque-là été détecté au Maroc, a assuré Le docteur Mouad Mrabet, coordinateur du Centre national des opérations d’urgence publique relevant du ministère de la Santé et de la protection sociale, soulignant que les...

Les Marocains de plus en plus obèses

Près de la moitié de la population marocaine (46 %) sera obèse d’ici 2035, selon les prévisions de la World Obesity Forum.

Le Maroc perd ses talents année après année

Le Maroc fait face à une grave pénurie de médecins. En cause : l’exode médical, qui prive le pays de centaines de professionnels chaque année. Malgré une réforme législative, les médecins étrangers restent peu nombreux à vouloir s’installer dans le...

Sentiment d’insécurité au Maroc : un écart avec les statistiques officielles ?

Au Maroc, la criminalité sous toutes ses formes est maitrisée, assure le ministère de l’Intérieur dans un récent rapport.