27 milliards de cadeaux fiscaux en 2008

27 décembre 2008 - 17h49 - Economie - Ecrit par : L.A

La chasse aux dérogations fiscales est l’un des grands chantiers sur lesquels repose la pérennité des recettes de l’Etat et donc la pérennité des différents projets lancés. Mais, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, leur nombre ne fait qu’augmenter. En 2008, elles sont au nombre de 392 alors qu’en 2005, on en recensait 337 au total. C’est en tout cas ce qui ressort à la lecture du tableau de bord du ministère des Finances.

Pour l’année 2008, le coût total de ces dépenses fiscales est de 26,9 milliards de DH, soit 4% du PIB. C’est au niveau de la TVA que réside la grande partie des dérogations. L’étude des Finances montre que les régimes spéciaux absorbent 51% des recettes de TVA. Pour l’impôt sur les sociétés, c’est une part de 13% des recettes qui est donnée en cadeau à certaines entreprises.

C’est l’immobilier qui bénéficie le plus des cadeaux fiscaux. Les aides publiques indirectes accordées à ce secteur ont totalisé 4,5 milliards de DH en 2008, soit 17% du total des dépenses fiscales. Comparé à 2005, cette part a baissé. Elle était cette année-là de 20,3%. Mais, en termes réels, le montant des aides accordées à l’immobilier n’a fait qu’augmenter entre les deux dates puisqu’il n’était que de 3,1 milliards de DH. En deuxième position des secteurs assistés figurent les activités primaires (agriculture et pêche). Celles-ci ont bénéficié de 3,5 milliards de DH en termes de dérogations fiscales, soit 13% du total de ces dépenses. Pour rappel, le régime dérogatoire dont bénéficie l’agriculture doit prendre fin en 2013.

Les cadeaux fiscaux sont majoritairement destinés à promouvoir l’activité économique. En 2008, l’économique accapare 60% des dépenses fiscales contre 32% pour les activités sociales et 8% pour la culture. L’étiquette sociale qu’on colle souvent au gouvernement El Fassi est donc à revoir à la lumière de ces chiffres. La répartition par agent économique permet de constater que l’essentiel des dérogations fiscales vont aux entreprises. Leur part dans le total des dépenses fiscales est de 52% du total contre 35% pour les ménages.

Au niveau des collectivités locales, les chiffres du ministère des Finances montrent qu’en tout cas, ces collectivités dégagent un excédent budgétaire entre 2002 et 2007. Une bonne part de l’effort d’investissement incombe, en effet, aux collectivités locales. Ces derniers reçoivent des fonds du niveau central, mais collectent aussi certains impôts au niveau de leur territoire. Mais la gestion faite de ces ressources a souvent été qualifiée de très mauvaise, voire corrompue.

Dans le détail, sur cette période les recettes locales ont augmenté de 8,3% pour représenter 5,7% du PIB. Ce sont les transferts au titre de la TVA qui représentent l’essentiel de ces recettes avec une part de 45,4%. Quant aux dépenses, le rythme de croissance a été plus important que celui des recettes avec une augmentation de plus 11% entre 2002 et 2007. Un niveau qui représente 3,1% du PIB.

Source : L’Economiste - N. T.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - Politique économique - Agriculture - PIB - Impôts

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : record d’exportations d’avocat, mais à quel prix ?

Les agriculteurs marocains continuent de produire de l’avocat destiné à l’exportation, malgré le stress hydrique que connaît le royaume. Le volume des exportations de ce produit a déjà atteint 30 000 tonnes.

Croissance : le Maroc surpasse l’Algérie et la Tunisie

Après « une douloureuse récession du secteur agricole victime d’une sécheresse historique », le Maroc devrait avoir une croissance économique de 3,2 % cette année, contre +1,3 % l’année dernière, et légèrement au-dessus de la moyenne (3 %) de la région...

Achat de logement au Maroc : les notaires baissent les prix

Les notaires vont accompagner et soutenir les citoyens à travers tout le Maroc, tout au long du processus d’octroi de l’aide directe au logement (2024-2028). Une convention a été signée dans ce sens.

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Le Maroc va importer 2,5 millions de tonnes de blé

Le Maroc veut importer 2,5 millions de tonnes de blé entre le 1ᵉʳ juillet et le 30 septembre 2023, a annoncé l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL).

Maroc : les revenus d’Airbnb traqués

L’Office des changes vient de lancer une vaste opération d’audit visant les transferts financiers internationaux entre propriétaires et bénéficiaires des locations de biens immobiliers via Airbnb.

Maroc : le boom des appartements contraint les hôtels à revoir leurs tarifs

Au Maroc, une autre forme d’hébergement prospère au détriment des hôtels. Il s’agit des locations d’appartements touristiques qui ont pignon sur rue.

Les MRE, une solution à la crise de l’immobilier marocain ?

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent de manière considérable à la relance du secteur de l’immobilier au Maroc, durement touché par la crise sanitaire du Covid-19, la guerre en Ukraine et la flambée mondiale des prix des matières...

Aide au logement : succès auprès des MRE

Près d’un quart des potentiels bénéficiaires de l’aide au logement sont des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Les inscriptions ont démarré le 1ᵉʳ janvier.

Immobilier au Maroc : les MRE en première ligne

L’apport considérable des Marocains résidant à l’étranger (MRE) devrait contribuer à booster le marché de l’immobilier au Maroc au troisième trimestre 2023.