Absent, le film marocain l’est de la sélection officielle de ce 60ème festival de Cannes. Sur près de 1500 candidatures, une dizaine de films marocains s’y sont présentés, mais aucun n’a pu séduire le jury. Ce n’est pas aussi grave que cela, nous rassurent les professionnels. Il arrive souvent que des pays, dont les plus célèbres industries du cinéma, ne soient pas représentés dans ce cadre, sans que cela ne les éclipse totalement de cet événement grandiose.
Ainsi soit-il ! Le Maroc, même s’il ne dispute pas la compétition centrale, est là et avec force dans l’ensemble des ateliers et manifestations qui gravitent tout autour : marché du film, cinéfondation, pavillon « Les cinémas du sud », comme tient à le préciser le délégué du Centre cinématographique marocain (CCM) à Casablanca, Mohamed Bakrim. Des activités qui ont toutes un rôle essentiel à jouer, en marge de ce festival du cinéma. Elles représentent l’occasion de faire découvrir des produits de grande qualité, mais aussi d’assister leurs jeunes auteurs dont le talent est attesté.
A l’atelier de la cinéfondation, indique M. Bakrim, ce sont les deux jeunes réalisateurs marocains Hicham Falah et Mohamed Chrif Tribak qui participent avec leur film : « Entre parenthèses ». Ce dernier fait partie des 15 projets de jeunes auteurs sélectionnés pour bénéficier d’un soutien financier devant leur permettre de mener à terme leurs projets. Cinéfondation leur propose une assistance pour le montage financier en de mettre en contact les jeunes réalisateurs ainsi que leurs producteurs avec d’autres professionnels tout au long du festival. « Entre parenthèses » a décroché une aide à l’écriture de 12.000 euros, qui sera assurée par le Fonds sud cinéma, mis en place en 1984 par les ministères français des Affaires étrangères et de la Culture et de la Communication. Les deux jeunes réalisateurs marocains, qui s’essaient à leur premier long-métrage, se retrouvent, dans cet atelier, avec de grandes « griffes » du cinéma, dont le Taiwanais Tsai Ming Liang, le Français Bertrand Bonello et le Sri Lankais Vimukthi Jayasundara.
« Le Maroc est également présent dans le marché du film avec les derniers films des réalisateurs marocains Hassan Benjelloun et Farida Bourquia », souligne M. Bakrim. Le marché du film de Cannes est réputé être le plus important au monde avec un milliard d’euros de contrats générés. Ce premier rendez-vous annuel des professionnels du cinéma réunit, cette année, 10.000 participants de 91 pays, sur une superficie de 14.000 m2. 4.000 films terminés ou en cours sont mis en vente par des producteurs et achetés par des distributeurs.
Le Maroc marque aussi sa présence au pavillon « Les cinémas du sud » avec la réalisatrice Salma Bargach. 23 films sont sur la liste des projections prévues à la salle du pavillon dont l’objectif est d’offrir un espace d’expression aux cinémas du sud. Pavillon, encore, mais cette fois-ci un peu plus ciblé. Le cinéma marocain en a un qui lui est entièrement consacré au festival de Cannes. Le CCM, qui en est l’initiateur, en fait une fenêtre sur les travaux cinématographiques du pays. Au stand, on trouve un peu de tout : documentation, archives, affiches… Le pavillon poursuit donc son bonhomme de chemin entamé l’année dernière à l’occasion de la 59ème édition du festival de Cannes.
Et, cerise sur le gâteau, comme le veut la coutume, le film marocain « Transes », mis en scène par Ahmed Al- Maanouni et produit par Izza Genini a été présenté, hier, 22 mai, à Cannes par le réalisateur américain Martin Scorsese. Une projection qui marque le lancement d’une association à but non lucratif baptisée « World cinema foundation » et surtout l’estime qu’a le réalisateur américain pour le cinéma marocain.
Aujourd’hui le Maroc - Leïla Hallaoui