Casablanca : une escoquerie à 100 millions de dirhams

30 septembre 2025 - 20h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Le parquet du tribunal correctionnel d’Aïn Sebaâ, à Casablanca a poursuivi pour escroquerie et fraude aggravée une femme d’affaires spécialisée dans le change de devises, soupçonnée d’avoir détourné, avec la complicité de son époux actuellement en fuite, près de 100 millions de dirhams auprès de dizaines de victimes marocaines et étrangères.

La mise en cause, aidée par son mari en fuite, aurait mis en place un stratagème bien rodé afin d’escroquer ses victimes à qui elle faisait de fausses promesses de partenariats ou délivrait de chèques de garantie sans valeur, relaie Assabah. Le parquet a demandé son placement sous contrôle judiciaire. Mais la femme d’affaires a bénéficié d’une libération provisoire après sa présentation devant le juge compétent, ce qui a provoqué la colère des victimes qui peinent à comprendre cette décision. Comment une accusée prise en flagrant délit peut-elle être libérée, alors qu’elle a escroqué près de 100 millions de dirhams, se demandent-elles. Parmi ses victimes, on compte un ressortissant britannique, un Syrien résidant au Maroc, et une Marocaine.

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Le modus operandi du couple est simple. Il gagne la confiance des victimes en remboursant rapidement des prêts de petit montant variant entre 50 000 et 100 000 dirhams. Ensuite, il propose des « opportunités d’investissement » liées à leurs activités de change, garantissant les transactions par des chèques, qui s’avéraient par la suite sans valeur. Le Syrien par exemple avait accepté d’investir plus de 5 millions de dirhams dans un bureau de change présenté comme florissant. Mais, au moment de conclure le partenariat, la femme d’affaires aurait exigé des chèques supplémentaires pour régulariser certaines formalités. Elle aurait ensuite déchiré les chèques et affirmé avoir déjà rendu l’argent à la victime qui, retenue par des complices, n’a pas pu réagir jusqu’à ce qu’elle prenne la fuite.

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Avec le même procédé, elle a réussi à escroquer plus de 230 000 dirhams auprès d’une Marocaine, ainsi qu’un Britannique qui lui aurait signé une procuration générale, ce qui a permis à la femme d’affaires de s’approprier ses fonds. D’après des sources proches du dossier, le mari de la prévenue, en fuite, serait le cerveau de l’opération et le chef d’un réseau structuré de changeurs informels. Les investigations se poursuivent, sous la supervision du parquet compétent, pour identifier et interpeller toutes les personnes impliquées dans ce dossier de vaste escroquerie qui n’a pas fini de livrer ses secrets.

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