Pour Mohamed Rahmouni, artisan menuisier et président de la commission partenariat et des relations extérieures au sein de la Chambre d’artisanat de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, les artisans connaissent une reprise d’activités « lente et très difficile », les cafés, restaurants traditionnels, hammams, etc. » ayant été en arrêt partiel ou total d’activités, rapporte Aujourd’hui le Maroc.
Le constat fait sur l’ensemble du territoire de la province, en cette période de déconfinement, est que la majorité des artisans ont choisi de ne pas reprendre les activités à cause de la crise qui perdure.
Quelque 12 000 artisans répartis entre Chefchaouen et les autres communes rurales, vivent de ce secteur clé de l’économie locale de la province, précise-t-il, avant de souligner que la crise qui secoue le secteur de l’artisanat, remonte à bien avant le confinement. À l’en croire, elle serait due à la baisse de la demande et à la concurrence des étrangers au niveau national. « De plus en plus, nous enregistrons l’importation des portes en bois de Turquie et du Portugal alors que nous sommes reconnus pour notre savoir-faire dans ce domaine », se désole M. Rahmouni.
Pour survivre à la crise, Houria Bouchafrati, présidente de la coopérative féminine Jawharat Rif pour les gâteaux et les repas de fêtes, essaie de convaincre sa clientèle de reporter la date de livraison de leurs commandes. « Nous ne savons pas quoi faire pour pouvoir continuer à payer le loyer, l’eau et l’électricité du local de la coopérative, alors que nous avons fourni beaucoup d’efforts pour la mettre sur pied et la développer », se plaint-elle.