La police judiciaire s’était mise aux trousses de Nassin Harbichi suspecté d’être impliqué dans l’assassinat d’un jeune de 26 ans, abattu en mai 2019, en pleine rue, devant son domicile, à Cournon-d’Auvergne, rapporte La Montagne. Un mandat d’arrêt international avait été émis contre ce jeune Clermontois de 22 ans en cavale au Maroc. Là-bas, il sera interpellé par les autorités marocaines lors d’un contrôle en octobre 2020. Relaxé, il rallie la capitale auvergnate quelques semaines plus tard.
Le 25 février 2020, la police judiciaire a réussi à le localiser dans un hôtel du Brézet, à Clermont-Ferrand. « J’attendais qu’on m’attrape », confie le suspect au tribunal. Ce jour-là, les enquêteurs avaient interpellé Nassim Harbichi, en compagnie de quatre autres jeunes, dont un mineur. Lors de la perquisition dans leurs deux chambres, ils ont procédé à la saisie d’armes, de munitions, de paires de gants et de cagoules. À la barre, Nassim Harbichi, jeune homme au casier judiciaire chargé avoue être propriétaire de certaines armes. « Comme tout le monde pensait que j’avais tué le mec de Cournon, ça me cherchait, ça voulait m’allumer, me tirer dessus… », explique-t-il. Il a été mis en examen pour assassinat dans cette affaire. Sa complice présumée, une jeune femme, est toujours en cavale.
Mehdi Boudari, un autre jeune interpellé dans l’hôtel confie avoir été également propriétaire d’armes à feu. « À cette époque de ma vie, j’étais dans l’euphorie, dans le m’as-tu-vu. Je voulais que les gens parlent de moi, qu’ils sachent que j’avais des armes. J’avais pas l’esprit sur Terre. Un ami que je connaissais, un grand du quartier (La Gauthière, NDLR) s’était fait abattre devant moi. J’ai acheté ces armes pour me protéger », dit-il.
« Acquisition et détention d’armes, oui. Mais il n’y a pas d’association de malfaiteurs », estime l’avocat Renaud Portejoie en défense. Quant à Catherine Raynaud, une autre avocate, elle plaide également une relaxe sur l’association de malfaiteurs. Les prévenus ont tous bénéficié d’une relaxe mais ont été déclarés coupables pour la détention d’armes. Le tribunal a ainsi condamné Nassim Harbichi, Mehdi Boudari et Stivi Boshnjaku à 18 mois ferme. Ils sont maintenus en détention. Le quatrième prévenu a été condamné à 18 mois de prison, dont neuf avec sursis probatoire. Quant au mineur, il a fait l’objet d’une procédure devant le juge pour enfants.