Le Maroc n’a pas prévu de dépistage massif de la population

28 mars 2020 - 08h30 - Maroc - Ecrit par : G.A

Le Maroc va-t-il emprunter la même voie que la Corée du Sud et d’autres pays en procédant à un dépistage massif en vue de contenir la propagation de la pandémie ? Les autorités continuent de prioriser le confinement à domicile et la distanciation sociale, même si le taux de contamination a grimpé davantage depuis que l’état d’urgence sanitaire a été décrété.

Alors que le bilan mondial de la pandémie est évalué le 27 mars à 560 000 infections et 25 300 décès, certains pays ont réussi à allier au "confinement et à la distanciation sociale" d’autres solutions jugées efficaces contre le covid-19. C’est le cas de la Corée du Sud, qui dès les premiers cas enregistrés sur le territoire, a effectué plus de 300 000 tests de dépistage par jour. Le but est d’arriver à identifier les contaminés et les personnes qui ont été en contact avec eux, afin de procéder à leur isolement précoce.

Selon lebrief.ma, c’est cette méthode qui a permis à la Corée du Sud d’enregistrer que 140 morts liés au coronavirus, malgré "sa proximité avec le premier épicentre de la pandémie, la Chine". Singapour et Taïwan ont aussi adopté la même méthode, n’enregistrant depuis le début de la pandémie que des nombres infirmes de décès.

Toutefois, cela ne convainc pas certains pays comme la France, les États-Unis à s’y lancer. La France a pris la décision de réserver les tests de dépistage aux cas extrêmement suspects, à cause du nombre insuffisant de tests disponibles dans le pays. Même les États-Unis, dont le nombre d’infections a dépassé celui de la Chine et de l’Italie, sont également réticents à cause du nombre de tests disponibles.

Mais qu’en est du Maroc ? D’après H24Info cité par lebrief.ma, "900 tests de dépistages ont été réalisés depuis l’apparition du premier cas de contamination lié au coronavirus dans le royaume". Les autorités marocaines préfèrent suivre à la lettre les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé en mettant les personnes soupçonnées d’être infectées en quarantaine plutôt que de les soumettre a des tests.

Selon Joumana El Turk, microbiologiste et doyenne de la faculté des sciences de la santé à l’Université Internationale de Casablanca, cette décision s’explique par le manque de moyens financiers, matériels et humains. Pour elle, le pays « arrive à peine à tester les gens malades ». Elle souligne également que « les tests actuels sont assez complexes » et « qu’il faut attendre quasiment une demi-journée pour avoir les résultats ».

Par ailleurs, la microbiologiste a précisé que le Maroc n’était pas préparé à affronter une pandémie d’une telle envergure. Cependant, elle a annoncé que de «  nouveaux tests seront plus rapides seront disponibles avec un temps d’attente de seulement 45 minutes pour obtenir un résultat  ». Mais en attendant, le Maroc préfère continuer à exhorter la population à rester chez elle et à observer les règles d’hygiène en la matière. C’est dans ce cadre que depuis le vendredi 20 mars, l’état d’urgence sanitaire a été déclaré, avec entre autres, la fermeture de toutes les écoles, les universités, les mosquées et tous les espaces publics, rappelle la même source.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Santé - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

Aller plus loin

Covid-19 : quelles sont les mesures prises par le Maroc ?

Même si les cas de contamination au Maroc se multiplient, les autorités ne désespèrent pas quant à leur capacité à limiter la propagation du virus. Pour y arriver, une batterie...

Voici les moyens dont dispose le Maroc pour les cas de Covid-19

Après avoir annoncé cette semaine, deux cas du nouveau coronavirus, le ministre de la Santé a précisé, au cours d’une conférence de presse, les dispositions prises par le...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : mauvaise nouvelle pour les fumeurs

Sale temps pour les fumeurs marocains qui devront, une fois encore, passer à la caisse pour s’acheter leurs cigarettes. Cette augmentation vient d’être validée définitivement et doit entrer en vigueur au début de l’année.

Plages au Maroc : l’embarrassante absence de toilettes publiques

Au Maroc, la plupart des plages sont dépourvues d’infrastructures sanitaires (toilettes, douches, centres de secours…). Une situation qui crée des désagréments aux touristes et aux MRE, surtout pendant la saison estivale.

Variole du singe : le Maroc en état d’alerte

Face à la recrudescence de cas de variole du singe en Afrique, le ministère marocain de la Santé a renforcé son dispositif de surveillance et de riposte. Cette décision fait suite à la classification par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) du...

Punaises de lit : la psychose atteint le Maroc

Le ministère de la Santé et de la Protection sociale a confirmé, mercredi, l’absence d’une propagation exceptionnelle des punaises de lit au Maroc. Dans un communiqué, les autorités sanitaires affirment avoir mis en place des mesures préventives en...

Ramadan et diabète : un mois sacré sous haute surveillance médicale

Le jeûne du Ramadan, pilier de l’islam, implique une abstinence de boire et de manger du lever au coucher du soleil. Si ce rite revêt une importance spirituelle majeure pour les fidèles, il n’en demeure pas moins une période à risque pour les personnes...

Le Maroc face à la menace de la « Poufa », la cocaïne des démunis

Le Maroc renforce sa lutte contre la « Poufa », une nouvelle drogue bon marché, connue sous le nom de cocaïne des pauvres », qui a non seulement des répercussions sociales, notamment la séparation des familles et une augmentation des suicides et des...

Les infirmiers marocains en appellent au roi Mohammed VI

Les infirmiers et techniciens de santé ont adressé une lettre au roi Mohammed VI pour lui faire part des difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leurs fonctions et solliciter son intervention afin d’améliorer la qualité des services de santé...

Cosmétiques contrefaits : une bombe à retardement pour les Marocaines

Nadia Radouane, spécialiste en dermatologie et esthétique, alerte les Marocaines sur les risques liés à l’utilisation des produits cosmétiques contrefaits.

Une maladie menace les enfants marocains

La propagation de la maladie de leishmaniose dans plusieurs provinces marocaines préoccupe le Parlement. Une députée a interpellé le ministre de la Santé et de la Protection sociale Khalid Ait Taleb sur ce sujet.

L’eau Ain Atlas mauvaise pour la santé ? les autorités répondent

Le ministère de la Santé dément catégoriquement les rumeurs concernant l’eau minérale « Aïn Atlas ». Un document falsifié, circulant activement sur les réseaux sociaux et usurpant l’identité d’une délégation ministérielle, affirmait que cette eau ne...