Crise financière internationale : Pourquoi le Maroc a été épargné

28 août 2007 - 00h17 - Economie - Ecrit par : L.A

Comme pour tous les autres chocs financiers, la place casablancaise est restée à l’écart de la crise internationale de subprime. « Heureusement », se félicite le DG de Maghreb Titrisation. « Le marché marocain n’est pour le moment pas sensible à de tels chocs ».

« L’impact de la crise de subprime sur le marché financier marocain reste très limité. Hormis Maroc Telecom, cotant à Paris, qui risque d’être touchée légèrement via des liquidations de positions par des fonds actions, les autres titres ne seront pas chahutés par ces mouvements sur les marchés internationaux », soutient Faïçal Leamari. « Certains investisseurs étrangers de la place pourraient liquider leur position s’ils sont touchés par la crise. Mais rien de cela n’est encore intervenu », ajoute le directeur de financement des projets chez BMCE Bank Abdellatif Nasserdine.

Les seules répercussions que la crise pourrait avoir sur la place casablancaise sont d’ordre psychologique. « La méfiance qui sévit dans le monde par rapport aux actifs immobiliers pourrait s’étendre aux opérateurs marocains », prévoit Nasserdine.

Risque systémique

Plusieurs raisons expliquent l’éloignement de la crise internationale de la Bourse marocaine. « Les Hedge Funds et les institutionnels spécialisés dans les actifs immobiliers sont absents de la place casablancaise. En attendant le vote de sa réforme au Parlement, le marché de la titrisation est encore embryonnaire au Maroc », indique Karzazi. « La Bourse de Casablanca est éloignée du système financier international. Elle ne subit pas le risque systémique lié aux crises financières planétaires », soutient Nasserdine.

Est-il bon de rester toujours décalé par rapport à ce qui se passe sur les marchés financiers développés ? « L’ouverture des marchés financiers marocains à l’international ne peut être que bénéfique. Elle permettra de drainer plus de volume et d’accroître la maturité des marchés. De toute façon, le risque systémique est généralisé à l’ensemble des places financières », poursuit-il.

En dehors des marchés financiers, pourrait-on craindre une crise pareille pour les prêts Forgarim, qui peuvent êtres considérés comme l’équivalent marocain de la subprime. Leur production croît à grandes foulées chez toutes les banques de la place. « On n’est pas dans le même cas de figure », précise le DG de Maghreb Titrisation. « Les prêts Fogarim sont appuyés par une garantie étatique solide. Les règles prudentielles de Bank Al-Maghrib cadrent très bien l’octroi de crédits aux clients à revenus irréguliers. De plus, les banques marocaines n’ont pas la même approche que leurs consœurs américaines « , explique-t-il.

La crise de subprime intervient au moment où la réforme de la loi régissant la titrisation au Maroc attend son vote au Parlement. « Cela ne freinerait en aucun cas le processus de validation de cette loi. Les autorités financières ne font pas d’amalgame entre le problème de subprime et la réforme de la titrisation. Nous collaborons très bien pour faire aboutir cette réforme le plus tôt possible », note Karzazi. Ce dernier n’hésite pas à qualifier la réforme de la titrisation de « majeure » qui changera la face des marchés financiers marocains. Elle aura un effet extrêmement important de dynamisation du financement des grands projets.

L’Economiste - Nouaim Sqalli

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