La croissance gagne en capacité créatrice d’emplois

13 février 2008 - 01h33 - Economie - Ecrit par : L.A

La situation du marché du travail en 2007 laisse supposer que le lien tant recherché entre la croissance et la création d’emplois commence enfin à émerger. Selon le Haut commissariat au Plan (HCP), le solde d’emplois nets créés l’année dernière s’élève à 128.000 grâce au dynamisme de trois principaux secteurs : le BTP (6,2%), l’industrie (4,4%) et les services (2,5%).

Malgré une campagne agricole très moyenne, le PIB hors agriculture a affiché une forme olympique. Les grands programmes d’infrastructures, l’immobilier, les chantiers dans le tourisme, etc., ont animé le marché de l’emploi. Dans l’industrie, la reprise des carnets de commande dans le textile de même que l’accélération de la production chez les cimentiers, sont autant des leviers de création d’emplois.

Côté services, les télécoms et ce qui gravite autour, les centres d’appels entre autres, continuent d’embaucher à tours de bras. Si cette tendance se confirmait, cela représenterait un tournant majeur. La croissance du PIB sera ainsi génératrice d’emplois, plus qu’elle ne l’a été jusqu’à présent. Cette « embellie » a permis de contenir la progression du chômage. Le nombre des demandeurs d’emploi rapporté à la population active est resté stable à 9,8%, soit 0,1 point de plus qu’en 2006. A en croire les estimations du HCP, le nombre de chômeurs est passé à 1,092 million de personnes en 2007, soit 30.000 nouveaux demandeurs d’emplois de plus que l’année précédente. Cette légère poussée du chômage se concentre pour l’essentiel en milieu urbain où l’on recense 2,8% de chômeurs en plus.

Portrait-robot d’un chômeur

La détente sur le marché de l’emploi s’est poursuivie au quatrième trimestre 2007. Le chômage se maintient à 9,7% au niveau national, avec, au passage, un recul de 2,4 points en milieu urbain. Au dernier trimestre de l’année dernière, le taux de chômage en ville est passé de 17,2 à 14,8%. Pour autant, les problèmes de l’emploi se cristallisent toujours dans les centres urbains. En gros, le portrait-robot d’un chômeur serait le suivant : jeune citadin titulaire de diplôme (à partir du bac).

Le chômage concerne un diplômé sur deux et plus particulièrement les 15- 24 ans. Dans cette tranche, moins de quatre jeunes sur dix sont actifs. Mais les femmes sont encore plus touchées par les difficultés à trouver un emploi avec un taux de chômage de 20,8% en milieu urbain. C’est près de 7 points au-dessus de celui observé chez les hommes.

Au vu de l’accroissement de la population active, il faudra plus que les 128.000 emplois créés en 2007 pour apporter une réponse aux problèmes du chômage. La population active continue d’augmenter, 1,4% de plus qu’en 2006 atteignant 11,148 millions de personnes. Le taux d’activité est resté stable et s’élève à 51%.

Ainsi, le taux d’emploi atteint 46% pour la population active pour se décomposer comme suit : trois personnes sur cinq sont salariées, et le reste est en situation d’auto-emploi.

La baisse de l’employabilité dans les campagnes et son évolution dans les villes ont entraîné une légère baisse du taux d’emploi, passant de 46,3% à 46%. Ainsi, la perte d’emplois en zones rurales atteint 18.000 postes.

Source : L’Economiste - Nezha Maachi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Croissance économique - Haut Commissariat au Plan (HCP) - Emploi

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : la croissance économique s’accélère

Le Maroc a enregistré une croissance économique de 4,1 % au quatrième trimestre 2023, contre 0,7 % au cours de la même période de 2022, révèle le Haut-commissariat au plan (HCP).

Voici le nombre de fonctionnaires civils au Maroc

Les données inscrites dans le rapport sur les ressources humaines accompagnant le projet de loi de finances (PLF) de l’année 2023 indiquent que le Maroc compte 565 429 fonctionnaires civils cette année.

Croissance économique en 2023 : le Maroc entre optimisme gouvernemental et les incertitudes du HCP

En 2023, le Maroc devra faire face à des défis économiques importants, selon le Haut commissariat au plan (HCP). Les experts de cette institution estiment que la croissance économique atteindra seulement 3,3% cette année, en deçà des prévisions du...

Royal Air Maroc recrute

Royal Air Maroc (RAM) a lancé via sa filiale Atlas multi services (AMS), une opération de recrutement de personnel navigant commercial au Maroc. Le dernier délai de l’appel à candidatures est fixé au 1ᵉʳ décembre prochain.

Maroc : croissance économique malgré l’inflation persistante

Le taux d’inflation au Maroc va poursuivre sa tendance à la baisse, mais ne retrouvera pas son niveau d’avant 2022, a indiqué le Haut-commissariat au plan (HCP) dans un récent rapport, notant une croissance de +3,3 % au quatrième trimestre de 2023,...

Divorces au Maroc : Une tendance inquiétante à la hausse

Au Maroc, le nombre de mariages a considérablement baissé, tandis que les cas de divorce ont enregistré une forte hausse au cours des quinze dernières années. C’est ce qu’indique le Haut-commissariat au plan (HCP) dans un récent rapport.

Mohammed VI et le pari gagnant de l’ouverture en Afrique

Le Maroc a connu une croissance économique assez soutenue depuis 2000, après l’accession au trône du roi Mohammed VI. Le royaume prend des mesures pour attirer les investissements étrangers et devenir une grande puissance régionale.

Maroc : voici les villes où les prix ont baissé (et augmenté)

Les prix à la consommation ont affiché une légère baisse de 0,3%, selon les derniers chiffres dévoilés par le Haut Commissariat au Plan (HCP).

Maroc Telecom augmente de 10% le salaire de ses employés

Après une série de négociations, les employés de Maroc Telecom ont réussi à obtenir de la direction, une augmentation des salaires de 10 % avec effet rétroactif. Un accord a été signé dans ce sens entre les deux parties.

Séisme : l’économie marocaine touchée en plein cœur

Le puissant séisme qui a touché le Maroc dans la nuit du vendredi 8 septembre, n’a pas causé que des dégâts humains et matériels. Il affecte durement l’économie du royaume, en plein essor depuis une dizaine d’années.