Au départ : un « tuyau » parvenu aux policiers, du milieu des agences de voyage du centre ville, à Bruxelles. Un car venant du Maroc transporterait d’importantes quantités de haschisch, apprennent-ils. Il devrait arriver à Bruxelles le 12 septembre 2002. Une surveillance est mise en place près de la gare du Midi. Le car est repéré, suivi et surveillé. Quand le chauffeur monte à bord et redescend avec deux sachets en main, il est interpellé. Soumis à interrogatoire, il passe à table.
Karim E. mène les policiers à un snack de l’avenue de Stalingrad. Il désigne Mohammed B. et Nourreddinne H. Personne ne dit être au courant d’un trafic de haschisch. Le car est fouillé. Rien. Les policiers s’entêtent. Ils pensent à faire peser le véhicule. Bingo. Sa tare est supérieure de 530 kilos, par rapport aux indications techniques du véhicule.
On démonte l’autocar. On fait intervenir des chiens. Ils flairent une cache. Le car est attaqué à la disqueuse et il livre son trésor : 260 kilos de haschisch. Cachés sous la couchette des chauffeurs.
Cinq prévenus sont poursuivis pour ces faits. Un seul est en aveux. Les autres se renvoient la responsabilité et chargent surtout les absents. Mais chez l’un d’eux, les enquêteurs trouveront 20 autres kilos de haschisch. Déposés par une connaissance, dit-il. Un prévenu est aussi visé par une autre affaire de trafic portant sur 232 kilos de haschisch dissimulés dans un réservoir à carburant. Le car ne pouvait charger que 30 litres à la fois...
Le car a, lui aussi, des antécédents spécifiques. Dans le giron de ses anciens propriétaires, un homme a été tué par balle à Anvers.
Ce qui a fait dire au procureur du Roi qu’il s’agissait là d’une bande n’hésitant pas à menacer des complices. Bérengère Haegeman a requis des peines de prison extrêmement sévères assorties de fortes amendes.·
JEAN-PIERRE BORLOO pour http://www.lesoir.be