Treize personnes ont été arrêtées par le Bureau Central d’Investigations Judiciaires (BCIJ), jeudi dernier. Soupçonnés d’être partisans de l’organisation terroriste « État islamique », les individus ont été arrêtés lors d’opérations menées dans...
Le procès de Pierre Robert, un islamiste français poursuivi au Maroc pour son implication présumée dans les attentats de Casablanca en mai dernier, s’est engagé mercredi dans un climat de polémique autour de la compétence du tribunal de Rabat.
Après plusieurs ajournements du procès, décidés pour des questions de forme, les auditions de Pierre Robert, 31 ans, et de ses 33 complices marocains présumés ont pu commencer mercredi en dépit de nombreuses objections soulevées par les avocats.
Un avocat français du barreau de Paris, Me Vincent Courcelle-Labrousse, est venu participer à la défense de Pierre Robert aux côtés de son défenseur marocain. Il a fait connaître son hostilité "farouche" à la peine de mort - la peine encourue par le prévenu français et les membres de son groupe.
Les 34 accusés, dont le Français serait "l’émir", sont poursuivis dans le cadre de l’enquête sur les cinq attentats quasi-simultanés qui ont fait 45 morts - dont 12 kamikazes - dans le centre-ville de Casablanca le 16 mai dernier.
Dès les premières auditions, les avocats de plusieurs prévenus ont demandé à la Chambre criminelle de Rabat de se déclarer incompétente, pour divers motifs.
Les défenseurs de Pierre Robert, notamment, ont estimé que le tribunal de Rabat, qui est saisi dans le cadre d’une loi antiterroriste promulguée le 28 mai dernier, ne peut juger des faits reprochés à leur client - qui sont antérieurs à cette date.
La loi anti-terroriste, votée peu après les attentats meurtriers de Casablanca, aggrave très sensiblement les peines encourues pour les crimes et délits en relation avec le terrorisme et élargit le champ d’application de la peine de mort.
D’autres avocats ont mis en avant le fait que certains prévenus sont accusés de détention d’armes et devraient de ce fait, selon la loi marocaine, être déférés devant le Tribunal militaire et non pas devant une chambre criminelle.
La Cour devait se prononcer dans la journée de mercredi sur l’ensemble des requêtes de forme. Selon certains avocats, ces requêtes avaient toutes les chances d’être écartées par la Cour, le procès pouvant alors être conduit rapidement à son terme - peut-être dès la fin de la semaine.
Un début d’interrogatoire substantiel a concerné le français Pierre Robert. Interrogé sur ses antécédents judiciaires, celui-ci a indiqué qu’il avait été incarcéré pendant 5 mois en Belgique en 1998, dans une affaire de cambriolage de voitures.
Pierre Robert est présenté par l’accusation comme un "maillon essentiel" du terrorisme au Maroc, responsable de l’organisation de cellules terroristes dans plusieurs villes. Lui et ses 33 co-prévenus marocains sont tous présumés liés au groupe islamiste radical de la Salafia Jihadia.
Originaire de Saint-Etienne (France), marié à une Marocaine et père de deux enfants, Pierre Robert avait été arrêté le 3 juin à Tanger (nord) dans le cadre d’un vaste coup de filet policier opéré dans les milieux islamistes après les attentats de Casablanca.
Le groupe est poursuivi pour "constitution d’association criminelle, complicité dans l’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, complicité dans l’homicide volontaire avec préméditation, fabrication et détention d’armes et d’explosifs".
AFP
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