El Jadida : violents affrontements entre éleveurs et agriculteurs

Les éleveurs nomades dans la région d’El Jadida profitent du confinement des populations locales pour étendre leur zone de pâturage et faire gratuitement paître leurs bétails sur des domaines privés. Ce pâturage intensif a entraîné de violentes altercations entre agriculteurs et éleveurs.

Selon le quotidien Al Massae, les éleveurs, arrivés il y a plusieurs semaines dans la région de Doukkala-Abda, assurent la surveillance de leurs bétails à bord de véhicules 4×4. Ils faisaient paître leurs troupeaux, soit environ 3 000 têtes de moutons et chèvres, sans autorisation. Ils s’invitent de plus en plus sur des parcelles relevant du domaine privé ; ce qui est de nature à engendrer des confrontations brutales avec les agriculteurs-exploitants.

Ces éleveurs profiteraient du confinement des populations locales et de l’état d’urgence sanitaire pour étendre leur zone de pâturage et faire paître leur bétail gratuitement sur des domaines privés, indique-t-on. De peur d’éviter le sabotage des systèmes d’irrigation au goutte-à-goutte mis en place sur ces domaines, les propriétaires des parcelles seraient intervenus pour arrêter les intrus.

Au cours de l’affrontement, les agriculteurs qui tentaient de freiner l’avancée des éleveurs, ont été victimes de plusieurs agressions physiques. Dans la foulée, un jeune trentenaire, souffrant de multiples fractures, a été transporté à l’hôpital universitaire Mohammed VI d’El Jadida. Un autre agriculteur, percuté violemment par un véhicule 4 × 4 appartenant à l’un des éleveurs, souffre d’une double fracture au niveau des membres inférieurs, alors qu’un père et son fils ont été blessés à l’arme blanche.

Alertés, les autorités locales et la gendarmerie royale de Zemamra se sont portés sur les lieux pour faire les constats d’usage, en attendant d’établir les circonstances exactes de l’incident pour transmettre le dossier au tribunal de première instance de Sidi Benour. D’après le même quotidien, de multiples appels à l’aide ont été lancés par les agriculteurs à la gendarmerie royale, en vue d’une protection contre cette intrusion illégitime sur leurs territoires.