"Beaucoup de jeunes s’identifient au “petit” Adil parce qu’ils le connaissaient comme quelqu’un de respectueux et souriant. Ils font la distinction entre ceux qui commettent des méfaits et les autres. Adil est considéré comme un “bon” du quartier. Et il est mort", explique Thomas Devos, coordinateur du travail de terrain pour l’association Jongeren maken de stad.
"Ils savent qu’il n’y aura pas vraiment de réaction. Bien de jeunes sont déjà morts comme ça. À chaque fois, l’opinion publique invite à une remise en cause de soi, oubliant que quelqu’un a perdu la vie. Alors là, les jeunes ont l’impression que ça pourrait être eux, que ça pourrait être leur petit frère. Et il y en a qui veulent se venger sur la police", ajoute-t-il.
Samedi, les jeunes d’Anderlecht et des communes environnantes ont répondu nombreux aux appels au rassemblement pour s’indigner contre la mort d’Adil, un jeune de 19 ans, victime d’un accident de circulation lors d’une course-poursuite avec la police, vendredi. Ce rassemblement s’est vite transformé en émeutes. Les policiers sont intervenus pour ramener le calme. Selon le dernier décompte de la police, 65 manifestants ont été arrêtés, samedi, et une trentaine, dimanche. Sur le terrain, on note un retour au calme précaire.