Etat islamique : les confidences troublantes des Françaises de Daech

15 janvier 2020 - 21h50 - France - Ecrit par : Bladi.net

Des Françaises interviewées par Média Brut dans le camp de réfugiés d’Al-Hol, ont livré des témoignages poignants. Regroupées dans cet endroit qui abrite des personnes déplacées du territoire jadis occupé par l’État islamique, elles n’ont pas caché leurs récriminations contre l’ex-califat. Toutes veulent retourner en France, mais craignent d’affronter une spirale judiciaire.

Dans son périple syrien, Charles Villa, le reporter de Média Brut, a d’abord visité une des prisons kurdes, près de Hassaké, au nord de la Syrie, où sont entassés quelque 5 000 membres présumés de Daech, avant de se rendre au camp de réfugiés d’Al-Hol. Ici, sont retenus plusieurs veuves de djihadistes et leurs enfants, dans des conditions précaires.

Vêtues d’un niqab et se situant dans la tranche d’âge de "20 à 35 ans", ces Françaises qui étaient parties en Syrie pour trouver un mari, sont, d’après leurs déclarations, originaires "de Paris à Marseille". Recluses dans ce lieu, où elles avouent subir beaucoup de privations, elles dénoncent le manque d’associations humanitaires à leur chevet. "Pas de médecin, pas d’hôpital", tempête, l’une de ces Françaises de Daech, qui s’indigne du non-respect des droits de l’homme par le groupe terroriste.

Elles restent tout de même nostalgiques de leur vie sous le califat, révèle la même source. "Franchement, c’était bien, on vivait bien, avec nos maris, nos enfants… Il y avait des parcs, des hôpitaux, des écoles… C’était la vie normale, comme en France en fait, sauf qu’on pouvait vivre notre islam en paix", se souviennent-elles.

À en croire ces femmes, "c’est quand la coalition a commencé à attaquer Raqqa que les gens ont commencé à fuir ", entraînant le pourrissement de la situation. Voulant fermer cette page sombre de leur vie, elles rejettent désormais une quelconque affiliation avec le groupe État islamique dont l’idéologie, selon elles, ne reflète pas les vraies valeurs de l’islam. "Les décapitations, ils en ont fait une grande propagande et tout… Voir quelqu’un se faire décapiter, ce n’est pas naturel. Évidemment, ça fait quelque chose. Quand on voit ça, c’est choquant ".

Toutefois, elles affichent une certaine fierté quant à leur participation à cette "aventure" djihadiste et refusent de se soumettre à une quelconque repentance. Mieux, elles s’indignent que la France leur demande de "justifier des actes" et "répondre de certains crimes" qu’elles n’ont "pas commis". Elles souhaitent toutes rentrer dans leur pays, "à condition de ne devoir passer dans une spirale judiciaire qui va nous faire encore plus de mal que ces cinq ans de guerre".

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Sujets associés : France - Syrie - Etat islamique - Daech

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