Les musulmans ne représentent que 1% de la population du pays mais les experts affirment que leurs votes peuvent jouer un rôle dans des élections serrées, rapporte Los Angeles Times. "Les musulmans américains sont définitivement à un point de croisement, un tournant majeur de leur position aux États-Unis", a déclaré Karam Dana, professeur agrégé de politique au Moyen-Orient à l’Université de Washington, Bothell. Selon lui, les musulmans américains jouent le rôle le plus important qu’ils n’aient jamais joué.
Les dirigeants communautaires expliquent que l’engagement politique accru des musulmans se justifie entre autres par l’élection de Donald Trump et sa rhétorique anti-musulmane et ses politiques d’immigration restrictives. "Il y a eu plus de musulmans qui se sont présentés à des fonctions publiques depuis la deuxième année du mandat [de George W.] Bush, et cela n’a cessé d’augmenter", a déclaré Dawud Walid, directeur exécutif du bureau du CAIR au Michigan.
L’autre fait majeur qui a apporté le déclic nécessaire, ce sont les attentats du 11 septembre 2001. Bon nombre de musulmans qui étaient jusque-là apolitiques étaient contraints de se lancer en politique à cause de "la montée du racisme et de la xénophobie, auxquels les musulmans ont été confrontés non seulement de la part d’individus, mais en ce qui concerne la politique gouvernementale", a expliqué M. Walid.
Le directeur a également fait observer que l’"effet Trump" a incité la communauté musulmane à se positionner plus à gauche qu’elle ne l’était lorsque le président Obama s’est présenté pour la première fois à la présidentielle américaine. Une étude menée par l’Institute for Social Policy and Understanding révèle d’ailleurs qu’environ 76% des musulmans qui ont voté lors de l’élection de mi-mandat de 2018 ont voté pour un démocrate, tandis que seulement 13% ont voté pour un républicain.