Le Maroc négocie avec les Etats-Unis l’acquisition de 32 chasseurs F-35 de cinquième génération pour 17 milliards de dollars. Israël joue un rôle clé dans cette transaction militaire.
Les discussions entre Rabat et Washington pour l’achat de 32 F-35 ont démarré après le rapprochement diplomatique de 2020. Le Maroc veut se doter d’avions de combat modernes pour faire face à la montée en puissance de l’Algérie, qui s’équipe auprès de la Russie. Certes, le F-35 a une capacité de charge utile moindre que certains Sukhoï russes, mais il offre des atouts décisifs en ce qui concerne les capteurs, sa capacité de frappes hors-de-vue et son intégration réseau. Autant de qualités indispensables dans les conflits contemporains.
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La vente d’armes sensibles dans la région doit s’opérer dans le respect du principe cher à Washington, celui de préserver l’« avantage qualitatif israélien ». Selon les médias spécialisés et les analystes, les autorités israéliennes ne s’opposent pas à la livraison de F-35 au Maroc et seraient même disposées à apporter une aide technique au royaume, notamment en matière de maintenance des appareils et de systèmes de renseignement développés par ses industries de défense. Ce feu vert israélien, quoique non officiel, est de nature à faciliter l’approbation politique de cette commande marocaine au Congrès américain.
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Des accords de partenariat existent entre entreprises américaines, israéliennes et marocaines dans le domaine des capteurs, des transformations d’avions civils en plateformes ISR (intelligence, surveillance, reconnaissance) et de vente de satellites légers. Des sociétés israéliennes du secteur aérospatial ont notamment livré à Rabat des systèmes de surveillance qui renforcent la coopération entre les deux armées, ce qui offre au Maroc un support logistique et technique fluide en cas de concrétisation de l’achat des F-35.
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Malgré les manifestations anti-israéliennes au Maroc, le gouvernement garde un « calme industriel », selon des observateurs. Rabat fait preuve de retenue pour ne pas compromettre cette acquisition stratégique avec les États-Unis. Mais le plus dur reste l’approbation du Congrès américain. En fonction de ses intérêts stratégiques, Israël pourrait freiner ou accélérer la procédure. Avec cette acquisition, le Maroc cherche à rééquilibrer les rapports de force avec l’Algérie, tandis que Washington tente ainsi d’étendre son influence en Afrique du Nord.