Au cours de cette année, ces deux rubriques seront à égalité. C’est dans ce cas de figure qu’intervient la dernière hausse du gasoil 350, du super, du super sans plomb et fuel industriel. Ces hausses devront rapporter à l’Etat 1,750 milliard de DH par an. A cela s’ajoute 1 milliard généré par le plan d’austérité qui doit être présenté au Conseil de gouvernement d’aujourd’hui.
« Ces ressources supplémentaires permettront de faire face aux hausses des carburants », notera Nizar Baraka. Le ministre dira que ces augmentations ont ciblé des produits qui n’ont pas d’effets négatifs sur la population comme le gaz butane ou le gasoil utilisé notamment dans le transport, l’agriculture et la pêche. Avec ces hausses, rappelle le ministre, le pays revient à un niveau de prix de septembre 2006 où l’ancien gouvernement a fait jouer l’indexation. En tout cas, le gasoil est subventionné à hauteur de 64,3%, le gasoil 350 à 31,8%, l’essence à 23,4%, le fuel à 73,6% et le gaz butane à 170%.
Pour Nizar Baraka, la balance commerciale demeure équilibrée : les exportations de phosphates et ses dérivés, qui s’élèvent à 20 milliards de DH, couvrent les importations de pétrole pour 11 milliards de DH.
Aujourd’hui, le Conseil de gouvernement devra adopter un décret pour transférer 14 milliards de DH vers la rubrique des « charges communes » de la loi de finances en cours. Cette opération permettra de faire face à de nouvelles exigences. Le ministre a saisi cette occasion pour tordre le cou à une idée reçue qui consiste à dire que les impôts prélevés sur les produits pétroliers (TIC, TVA…) dépassent les montants de la Caisse de compensation. « Si par le passé cette donne était exacte, il en est autrement aujourd’hui ». En effet, le volume des impôts prélevés sur les produits pétroliers s’élève à 13 milliards de DH. A cela s’ajoutent 3 milliards de DH pour le Fonds de développement agricole et le Fonds routier. Ces 16 milliards de DH représentent moins de la moitié des 36 milliards de DH de la Caisse de compensation, tient à préciser Baraka.
En outre, le ministre compte sur la révision de la structure des prix des produits pétroliers. En effet, l’accord passé avec la Samir prend fin en décembre prochain. Dès janvier 2009, cette structure sera toilettée et dépouillée d’éléments dépassés, avec une réduction des marges de bénéfices des différents intervenants. Des économies seront dégagées, promet Nizar Baraka.
Source : L’Economiste - Mohamed Chaoui