
L’acteur marocain Mohamed Bahzad, qui a incarné Khamis dans la série Hdidan, dénonce la marginalisation dont il fait l’objet depuis plusieurs années. Il affirme ne participer qu’à des activités caritatives qui ne lui rapportent aucun revenu.
Hypersensibilisés à la cause... tant qu’on ne leur demande pas de recruter. Les patrons des stations de radio donnent souvent la même réponse à Amirouche Laïdi, président du club Averroes, qui frappe en ce moment à leurs portes pour les convaincre d’ouvrir leurs micros aux minorités : « Ils veulent qu’on les pousse à plus de volontarisme. Mais clairement, recruter des journalistes aux origines diverses, ce n’est pas leur priorité numéro un ! »
Si le petit écran s’est coloré, notamment avec l’arrivée d’Harry Roselmack au « 20 heures » de TF1, les ondes manquent encore de voix venues d’Orient ou d’Afrique. Ilana Moryoussef (France Info), Maurad (ex-Europe 2), Omar Ouamane (France Culture)... ils sont une douzaine, tout au plus. Alors, le CSA profite de la redistribution actuelle des fréquences pour tancer les responsables d’antenne. « Mais je ne veux pas qu’on retombe dans les nominations gadgets, nous confie Rachid Arhab, nouveau sage, ni qu’on nomme les gens pour leur origine. C’est le piège ! » Pas de discrimination positive donc. Ni de philanthropie. « Recruter des profils variés, ce n’est pas une question de générosité, mais d’efficacité ! Il faut que les radios ressemblent à leurs auditeurs », précise Amirouche Laïdi.
Tout doucement, les lignes bougent néanmoins. RTL compte embaucher à la rentrée des journalistes issus des minorités. Et Radio France, seul groupe à s’être lancé en 2005 dans un ambitieux plan d’action « Diversité », poursuit ses recrutements . « Sur France Culture, je n’ai jamais connu de difficultés en trois ans, témoigne Ali Baddou, présentateur des « Matins » (et ex-compagnon de Mazarine Pingeot). Mais à chaque nomination, j’entends dire dans mon dos que mes origines marocaines ont joué en ma faveur. »
Souvent, les enfants de l’immigration n’ont droit qu’à un prénom sur les ondes, à l’instar de Maurad (Drif), Nagui (Fam) et Mustapha (El Atrassi). « Les rebeus, on n’est que des prénoms, c’est humiliant ! Mais demain, on va devenir le lingot d’or des stations », prédit Maurad. C’est bien possible. Si les boss se décident enfin à respecter l’obligation de diversité, inscrite noir sur blanc dans le cahier des charges.
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