Jacques Tabarly, Maire de Septfonds, a fait l’objet de menaces de mort pour avoir offert l’hospitalité à plusieurs familles de réfugiés yazidis, une minorité irakienne persécutée par le groupe Etat islamique (EI). La justice française ouvre une enquête.
Septfonds fait partie des communes qui accueillent les familles yazidies à leur arrivée en France. En effet, le 8 août, 31 femmes yazidies et leurs enfants avaient atterri à Toulouse dans le cadre d’un programme d’accueil, qui s’inscrit en droite ligne de l’engagement pris par Emmanuel Macron auprès de Nadia Murad, Prix Nobel de la Paix 2018. Il s’agit, selon le Ministère des Affaires étrangères, d’accueillir en France 100 familles yazidies victimes des crimes commis par l’Etat islamique.
Parmi les maires qui s’investissent dans ce programme, Jacques Tabarly. Le premier citoyen de Septfonds a en effet reçu des menaces de mort venant d’un internaute. Commentant un article de la presse locale publié sur les réseaux sociaux sur l’accueil des réfugiés, celui-ci menace : "Je propose d’aller à la Mairie de Septfonds aujourd’hui pendant la manifestation de bienvenue et de les foutre dehors … Puis pourquoi ne pas brûler le Maire au passage ?".
Par la suite, le Parquet a ouvert une enquête qui n’a pas encore permis d’identifier l’auteur du commentaire car celui-ci l’avait de justesse effacé.
Jacques Tabarly, Maire du village de 2.240 habitants depuis 19 ans, a indiqué à l’AFP avoir porté plainte. Il a manifesté sa "détermination à aller jusqu’au bout" de son engagement à accueillir ces familles car aucune menace ne pourra l’ébranler.
Il estime qu’il faut accueillir ces personnes qui subissent des exactions dans leur pays.
Selon l’ONU, l’EI s’était livré à un potentiel génocide contre les Yazidis, minorité kurdophone adepte d’une religion monothéiste ésotérique.
Depuis décembre 2018, 75 familles yazidies ont été accueillies en France, détaille la même source.
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