La galère des auto-entrepreneurs en ces temps de Covid-19

10 novembre 2020 - 06h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Les auto-entrepreneurs sont confrontés à d’énormes difficultés, surtout en cette période de crise sanitaire liée au coronavirus. Les auto-entrepreneurs étrangers, eux, se trouvent dans une situation délicate.

Statut fragile, nombre et chiffre d’affaires en dessous des projections à son lancement, non pris en compte dans le projet de loi de finances rectificative 2021… Les auto-entrepreneurs vivent une période de vaches maigres. Il a fallu que les auto-entrepreneurs fassent pression pour avoir leur statut et pour être éligibles au crédit "Damane Oxygène" durant les mois de confinement. En juillet, Maroc PME a affirmé, dans un communiqué, qu’il y avait officiellement 230 000 adhérents à fin juin 2020. Le nombre des autoentrepreneurs tournait autour de 130 000 inscrits à fin 2019 (+60%) et de 233 656 à fin juin 2020.

"On n’a pas de statistiques, pas de visibilité sur le statut. (...) Le nombre d’inscrits et les réalisations des auto-entrepreneurs n’avancent pas aussi vite qu’on le voulait. On est loin de la cible visée, en retard par rapport aux objectifs qu’on s’était fixés", déclare à Challenges.ma Zakaria Fahim, président de l’Union des auto-entrepreneurs et président de la Commission TPE, PME, GE-PME et Auto-entrepreneur à la CGEM. Le bilan d’activité publié par Maroc PME fin mars 2019 en est la preuve. Le chiffre d’affaires généré par les 99 256 inscrits au statut auparavant s’élevait à 648 millions de dirhams pour 11,5 millions de recettes fiscales.

Force est de constater qu’il n’y a point de reconnaissance, de valorisation du statut des auto-entrepreneurs. La situation des résidents étrangers est loin d’être reluisante. Ceux-ci se heurtent au refus de renouvellement de titre de séjour en raison de leur statut d’auto-entrepreneur jugé fragile et méconnu. En conséquence, bon nombre d’entre eux se retrouvent sans titre de séjour, sans résidence fiscale, pour continuer à exercer leurs activités.

Conscient de la situation, M. Fahim indique la voie à suivre pour trouver des solutions à ces problèmes. "Il faut ressaisir le ministère de l’Intérieur pour expliquer que le statut d’auto-entrepreneur est un statut à part entière qui est dispensé du Registre de Commerce et qui requiert à la place une inscription au Registre des Auto-Entrepreneurs", suggère-t-il. "Il faut qu’il y ait une circulaire du ministère adressée aux préfectures pour qu’ils reçoivent les auto-entrepreneurs comme tout entrepreneur. Nous devons faire un plaidoyer pour que cette circulaire passe afin que les auto-entrepreneurs (nationaux et étrangers) soient reçus dans les administrations comme de vrais entrepreneurs et non comme des pestiférés", plaide-t-il.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Auto-entrepreneur

Aller plus loin

Medi1 TV ouvre son antenne aux auto-entrepreneurs

Medi1 TV, chaine d’informations en continu, a lancé une nouvelle émission "Dir Mechrou3ek" en partenariat avec le groupe Banque Populaire. Elle vise à soutenir les...

Maroc : quid de la CNSS pour les auto-entrepreneurs ?

Créé depuis 2015 par le projet de loi n° 114.13 le régime dénommé "Auto-entrepreneur" ne bénéficiait pas, jusque-là, d’un système de retraite et de couverture médicale. Des...

Marchés publics : quid des auto-entrepreneurs ?

La joie des auto-entrepreneurs et coopératives quant à la possibilité qui leur est offerte de bénéficier des commandes publiques, aura été de courte durée. Ces deux catégories...

Maroc : le gouvernement veut améliorer le statut des auto-entrepreneurs

Échanger avec les dirigeants de Poste Maroc, de Maroc PME et des représentants de la DGI afin que les auto-entrepreneurs soient impactés par les différentes mesures...

Ces articles devraient vous intéresser :

Auto-entrepreneur au Maroc : voici le guide fiscal 2024 (pdf)

La Direction générale des impôts (DGI) vient de publier un guide sur le régime fiscal de l’autoentrepreneur. Un document qui reprécise les conditions d’obtention de ce statut ainsi que les avantages fiscaux y afférents.

Maroc : L’envers du décor du statut d’auto-entrepreneur

Quelques années après son adoption, la loi n° 114-13 du 19 février 2015 relative au statut de l’autoentrepreneur a montré ses limites. Seuls les chefs d’entreprise du royaume en tirent grand profit.

Maroc : le parlement discute de la fiscalité des auto-entrepreneurs

Au Parlement marocain, des groupes de l’opposition ont proposé des amendements concernant le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2024 dont l’un vise à encourager l’engagement dans l’économie organisée et à améliorer l’attractivité du système...

Du changement pour le statut d’auto-entrepreneur au Maroc

Le statut d’auto-entrepreneur au Marocfait l’objet de débats au Parlement. En cause, l’équilibre fragile entre simplification administrative et lutte contre les dérives fiscales.

Les Marocains boudent le statut d’auto-entrepreneur

Malgré les incitations à l’auto-entreprenariat, les chômeurs préfèrent chercher un emploi salarié, révèle Bank Al-Maghrib (BAM) dans un récent rapport.

Statut d’auto-entrepreneur au Maroc : après l’euphorie, le flop ?

Lancé en 2015, le statut auto-entrepreneurs semble ne plus être une solution à l’informel et au chômage. Le bilan en est la parfaite illustration.