Une grâce du roi Mohammed VI pour les militants du Hirak, dont Nasser Zefzafi ?

La Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion a autorisé Nasser Zefzafi, leader du mouvement de contestation du « Hirak », à assister aux funérailles de son père décédé mercredi. Un geste salué par l’Organisation marocaine des droits de l’homme. Celle-ci réitère toutefois sa requête, celle d’une grâce royale à tous les détenus du mouvement.

Le fait d’avoir permis à Nasser Zefzafi d’assister aux funérailles de son père constitue un « geste humanitaire » de la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion, salue le bureau exécutif de l’Organisation marocaine des droits de l’Homme dans un communiqué. L’organisation considère ce geste comme une étape préparatoire à la clôture de ce dossier qui dure depuis plus de neuf ans. Elle a donc réitéré la requête qu’elle avait présentée auparavant pour demander une grâce royale englobant les autres détenus.

L’organisation a également exprimé sa disposition à contribuer aux efforts de médiation et de dialogue avec les habitants de la région, dans le but de réaliser des projets de développement économique et social conformes aux recommandations de l’Instance équité et réconciliation. Elle a en outre rappelé qu’elle suit ce dossier depuis le début des procès et qu’elle a fait partie de la partie civile pour le Rif, qui a également rendu visite aux six détenus en prison.

Jeudi, de dizaines de jeunes ont organisé une manifestation à Al Hoceïma, avant le début des funérailles d’Ahmed Zefzafi, père de Nasser, pour réclamer la libération du leader du mouvement du Hirak. « Le peuple veut la libération de Zefzafi », « Par l’âme, par le sang, nous nous sacrifions pour toi, ô Nasser », ont scandé les manifestants.

Dans la foulée, Nasser a prononcé lui-même un discours du haut du toit de son domicile familial. Il a qualifié son père de « père des hommes et des femmes libres qui a consacré sa vie à la patrie », précisant que celle-ci englobe toutes les régions du Maroc, « son Sahara, son sud, son est et son nord ». Il a réaffirmé que « l’intérêt de la patrie passe avant toute considération ». Ce discours pourrait-il favoriser sa libération ? Depuis son arrestation en 2017 dans le cadre des manifestations du Rif, Nasser purge actuellement une peine de 20 ans de prison.