Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris appelle l’ensemble des musulmans à voter massivement lors de l’élection présidentielle d’avril prochain, afin de sanctionner les candidats qui les « fustigent, les chantres du racisme et ceux qui toisent les Français de confession musulmane et ergotent sur les fondements de l’islam sans les connaître ».
« Les discours extrêmes sont de plus en plus présents dans le débat public », déplore le recteur de la Grande Mosquée de Paris dans une tribune publiée par le journal Le Monde. Aujourd’hui, je prie pour que nos concitoyens de confession musulmane continuent à vivre comme les enfants d’une République protectrice, n’en déplaise à certains orateurs qui n’ont d’autre compétence qu’une phraséologie polémiste et haineuse ». « Comment peut-on prétendre à la magistrature suprême et fracturer sa propre population ?, s’indigne Chems-Eddine Hafiz […] La personnalité qui incarne la présidence doit être fédératrice, aimante et rassurante. Elle doit nous apprendre à nous faire confiance, pas à nous méfier les uns des autres. »
Face à ces discours extrêmes, le responsable recommande le vote à la place de l’abstention. « Dans les moments de résignation, de doute et de peur, les humains peuvent basculer dans l’erreur, voire l’horreur. […] Qu’avons-nous comme réponse face à cette nuisance déterminée à nous fracturer ? Un renoncement à la politique dans ce qu’elle a de plus noble et un risque d’abstention qui viendra renforcer les rangs des mutants guettant la moindre de nos fêlures », dit-il. Pour lui, « la citoyenneté se concrétise par le devoir civique » et « l’indignation se canalise dans le devoir civique ».
Les Français doivent « montrer que nous pouvons sanctionner les candidats qui fustigent nos compatriotes parce que musulmans », « les chantres du racisme et ceux qui toisent les Français de confession musulmane et ergotent sur les fondements de l’islam sans les connaître », estime Chems-Eddine Hafiz, ajoutant qu’un rendez-vous crucial attend les musulmans de France. « […] Seul le bulletin de vote peut stopper l’engrenage de la haine contre les musulmans. […] Entrons dans l’histoire par la grande porte et évitons les petites impasses que nous proposent les propagateurs de haine », lance-t-il.